Car les prix pourraient bien repartir à la hausse au gré de
l'évolution politique. Les 100 litres de fioul de chauffage
s'affichaient pour la dernière fois à moins de 80 francs en mars.
Selon les calculs de l'Office fédéral de la statistique (OFS), il
fallait encore débourser en moyenne 84,55 francs en août. En
septembre 2005, la facture moyenne atteignait 85,98 francs.
Prix stabilisé
A l'entame de l'automne, la question du moment le plus judicieux
pour effectuer le plein de la citerne se pose à nouveau pour de
nombreux consommateurs. Actuellement le taux de remplissage moyen
atteint 35 %, explique à l'ATS Rolf Hartl, directeur de l'Union
pétrolière (UP). Un niveau un peu moins élevé que celui observé au
cours des années précédentes.
«Ces derniers jours, le prix du mazout s'est stabilisé», poursuit
Rolf Hartl. Et il est bien difficile de se prononcer sur une
éventuelle poursuite de la baisse. Si la situation politique
internationale devait se détériorer, le prix du baril de pétrole
pourrait repartir à la hausse. Mais il est certain que les sommets
en la matière ont déjà été atteints.
Instabilité politique
Ansgar Gmür, directeur de la Société suisse des propriétaires
fonciers, se veut pour sa part un peu moins optimiste, estimant que
les prix ne devraient plus fléchir. «La situation politique
internationale présente une grande instabilité et en cas de
problèmes le prix pourrait subitement prendre l'ascenseur».
D'autres facteurs, comme la forte demande et le fait qu'aucune
importante nouvelle réserve n'ait été découverte ces derniers
temps, peuvent aussi avoir une influence. Reste que les deux
spécialistes partagent l'avis qu'il s'agit actuellement du bon
moment pour acheter du mazout.
Faire le plein
Mais il n'est pas forcément nécessaire de téléphoner
immédiatement à son fournisseur de fioul, nuance R. Hartl. A
l'inverse, A. Gmür recommande vivement aux consomateurs de remplir
leur citerne, histoire de passer au minimum un hiver qui s'annonce
rigoureux.
Pour les petits consommateurs, il ne vaut toutefois pas la peine
de remplir partiellement une citerne, note Rolf Hartl. En effet,
les prix du mazout varient aussi en fonction des volumes d'achat.
En moyenne, les besoins d'un ménage familial se chiffrent à 3000
litres de mazout par an. Les prix annoncés sont dans la plupart des
cas valables pour des quantités de 3000 à 6000 litres.
ats/jab
Pas besoin de chauffer à 23 C
Il existe d'autres façons de réaliser des économies en matière de chauffage que d'attendre des prix avantageux pour le mazout.
Améliorer l'isolation d'une maison offre un potentiel d'économies beaucoup plus important à long terme.
Une utilisation plus rationnelle du chauffage peut aussi permettre d'en réduire la facture: "il n'est pas nécessaire que la température atteigne 23 degrés et que l'on puisse rester chez soi en t-shirt en plein hiver", résume Ansgar Gmür, directeur de la Société suisse des propriétaires fonciers.
L'été, plus le meilleur moment
Il devient de plus en plus difficile de situer le moment le plus judicieux pour acheter du mazout.
Auparavant, la règle voulait que les prix des huiles de chauffage affichent leur plus bas niveau en été.
L'expérience des dernières années a démontré que ce principe n'est plus valable, comme le montre l'exemple actuel: alors que l'hiver approche, les prix ont baissé.
Aujourd'hui, il est préférable de suivre l'évolution du marché, indépendemment de la saison, selon le directeur de l'Union Pétrolière.
Rolf Hartl écarte aussi d'éventuelles difficultés d'approvisionnement au vu de la faiblesse actuelle du niveau de remplissage des citernes.
Les réservoirs sont pleins et les conditions météorologiques actuelles n'entraînent pas une explosion de la demande.
Seule une importante vague de froid pourrait mettre à mal les capacités d'approvisionnement.