Cette décision a été annoncée par un porte-parole de l'institut
à l'issue de la réunion mensuelle du conseil des gouverneurs. Elle
était largement attendue. Les deux taux encadrant le taux principal
de refinancement augmentent eux aussi d'un quart de point, à
respectivement 2% pour le taux plancher et 4% pour le taux plafond,
a précisé le porte-parole. La BCE, qui avait adopté jusqu'ici un
rythme trimestriel dans son cycle de resserrement des conditions
du
crédit, accélère le processus.
Les conditions de crédits de la zone euro remontent ainsi à leur
plus haut niveau depuis un peu plus de 3 ans et demi. Le président
de la BCE Jean-Claude Trichet doit expliquer en détail la décision
du conseil des gouverneurs lors d'une conférence de presse devant
débuter à 14h30. Il avait déjà mis en garde il y a un mois contre
les risques croissants selon lui de surchauffe inflationniste,
alors même que l'économie s'affermit progressivement dans la zone
euro.
Vers deux nouvelles hausses d'ici fin 2006
Les économistes chercheront surtout dans les propos de M.
Trichet des indications sur la suite des événements monétaires
d'ici la fin de l'année. Les analystes parient pour la plupart sur
deux nouvelles hausses, l'une en octobre, l'autre en décembre, qui
porteraient le principal taux à 3,50% fin 2006.
M. Trichet a jusqu'à présent indiqué que la BCE durcirait de
nouveau les conditions du crédit si la reprise économique se
poursuivait, mais sans dire jusqu'où elle était prête à aller. Les
gardiens de l'euro n'ont pas de schéma prédéterminé à l'avance de
leur politique monétaire, leurs décisions reposent avant tout sur
les statistiques économiques, aime-t-il aussi à répéter.
afp/sun
La Banque d'Angleterre aussi
Un peu avant la BCE, la Banque d'Angleterre a également annoncé un relèvement de son taux d'intérêt directeur de 25 points de base à 4,75 %, prenant quant à elle la majorité des analystes par surprise.
C'est la première fois depuis un an que la banque centrale britannique modifie sa politique monétaire. Le taux d'intervention revient à son niveau d'avant la baisse décidée le 4 août 2005.
La majorité des économistes (39 sur 46) avaient prédit un statu quo en raison de l'incertitude sur l'évolution de la conjoncture mondiale et la poursuite de la flambée des cours pétroliers.