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Construction: pas de hausse de salaires

Syndicats et patronat défendent des positions irréconciliables
Les employeurs ne veulent pas d'une hausse des salaires
La construction se porte bien, les carnets de commandes sont remplis et les chiffres d'affaires progressent. Mais les patrons ne sont pas prêts à adapter les salaires des employés, à cause d'un niveau de rendement décevant.

L'ère des salaires élevés est révolue dans la construction, a
expliqué le président de la Société suisse des entrepreneurs (SSE),
Werner Messmer, mercredi devant la presse à Zurich. Celle des
bénéfices conséquents dans les branches de l'artisanat est
passée.



Le zénith a été atteint et il faut l'accepter. Alors que les
syndicats réclament une augmentation du salaire mensuel effectif et
minimal de 220 francs pour tous, la SSE n'est prête qu'à une
adaptation dans le cadre du renchérissement et s'oppose à toute
hausse générale. Les salaires dans le secteur principal de la
construction sont supérieurs à la moyenne et dépassent la hausse
des prix à la consommation, avance-t-elle.

Loin de la réalité

La pilule est amère pour les syndicats, mais leurs
revendications sont éloignées de la réalité, a estimé le conseiller
national radical. Le rendement de nombreuses entreprises reste
insatisfaisant. En effet, les carnets de commandes sont étoffés et
les chiffres d'affaires ont progressé de 6% au premier semestre
dans l'ensemble du gros-oeuvre en Suisse. Mais cette croissance
provient du génie civil (+ 12%), et non plus du logement (+ 1,4%),
pour la première fois depuis 2001.



ats/tac

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Chiffre d'affaires et rendement différents

L'évolution du chiffre d'affaires ne suit pas celle du rendement, a relevé Daniel Lehmann, directeur de la SSE. Les coûts augmentent et la concurrence intensive sur le marché empêche les entrepreneurs de répercuter cette tendance sur le prix de leurs prestations.

De plus, la valeur ajoutée diminue en raison du recours toujours plus grand à l'externalisation des prestations. Les réserves de travail ont reculé de 3 % en 2005 comparé à l'année d'avant, un phénomène nouveau.