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Economie mondiale aux soins intensifs et compagnies aériennes au ralenti

Swiss pourrait suspendre ses opérations en raison du coronavirus. [Reuters - Arnd Wiegmann]
Swiss pourrait suspendre ses opérations en raison du coronavirus. - [Reuters - Arnd Wiegmann]
Touchée de plein fouet par la pandémie de Covid-19, l'économie mondiale cale chaque jour un peu plus, notamment dans le tourisme, l'automobile et l'aviation. Swiss envisage notamment de suspendre ses opérations. Les marchés boursiers ont repris leur dégringolade lundi.

- SECTEUR AERIEN: LE SPECTRE DU GROUNDING -

Le groupe Air France-KLM va réduire son activité de 70% à 90% lors des deux prochains mois au moins. La compagnie néerlandaise KLM avait annoncé vendredi qu'elle allait supprimer jusqu'à 2000 emplois.

La compagnie allemande Lufthansa devrait supprimer environ deux tiers de ses vols dans les prochaines semaines et "jusqu'à 90%" de ses capacités de vols long courriers.

La compagnie autrichienne Austrian Airlines (AUA), filiale du groupe Lufthansa, a annoncé la suspension à partir de jeudi de tous ses vols réguliers.

Interrogée par la RTS, Swiss indique étudier un scénario analogue de suspension de ses opérations. A partir de mercredi, la filiale du groupe Lufthansa réduira ses vols à environ 20% de ses capacités, indique lundi Meike Fuhlrott, porte-parole de la compagnie nationale.

>> Lire aussi : Swiss gèle ses 1000 engagements en raison de l'épidémie de coronavirus

United Airlines annonce "une réduction d'environ 50% de (sa) capacité pour avril et mai", et ces coupes devraient se poursuivre pour les voyages estivaux, selon son PDG.

American Airlines, plus grosse compagnie aérienne du pays, prévoit quant à elle une réduction de 75% de sa capacité sur les vols internationaux et va également réduire de 20% sa capacité sur les vols intérieurs aux Etats-Unis en avril, et de 30% en mai.

Le groupe IAG, maison mère de British Airways, prévoit une réduction de sa capacité de vols "d'au moins 75%" en avril et mai.

Autre compagnie britannique, Easyjet a averti avoir "mis en place de nouvelles annulations de vols" qui pourraient se traduire à court terme par "le maintien au sol de la majorité de (sa) flotte".

>> Lire : Easyjet suspend tous ses vols vers et en provenance de l'Espagne

- USINES AUTOMOBILES A L'ARRET -

Dans le secteur de l'automobile, le constructeur français PSA va fermer dans les jours qui viennent tous ses sites de production en Europe, à commencer par celui de Mulhouse dès lundi après-midi, selon des sources syndicales.

Les quatre usines espagnoles du constructeur automobile français Renault, elles, seront à l'arrêt "lundi et mardi" et une reprise de la production est incertaine pour les jours suivants, selon un porte-parole du groupe qui évoque notamment des problèmes d'approvisionnement en pièces détachées.

Le groupe français de pneumatiques Michelin a également décidé d'interrompre la production de ses usines pendant "au moins une semaine" en Espagne, en France et en Italie. La fermeture "concerne plus de 20'000 salariés sur 21 sites industriels dans les trois pays.

- VOYAGISTES AU CHOMAGE TECHNIQUE -

Dans le secteur touristique, le groupe allemand TUI, numéro un mondial, a annoncé lundi la suspension de "la plus grande partie de ses activités" de voyagiste et demandé des aides de l'Etat. Le groupe emploie 70'000 personnes dans le monde. Sa filiale TUI Suisse a suspendu son programme mondial de voyages jusqu'au 27 mars.

Les voyagistes français, eux, ont annoncé le report de tous les départs prévus jusqu'au 31 mars.

Les voyagistes suisses avaient annoncé la semaine dernière que leurs clients pouvaient annuler ou modifier leur réservation sans frais.

- LES BOURSES CHUTENT -

Les marchés boursiers ont vécu un lundi noir malgré l'offensive des banques centrales.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a brutalement abaissé dimanche ses taux d'intérêt à zéro et participé à coups de centaines de milliards de dollars à une action mondiale concertée avec d'autres banques centrales -celles du Japon, du Royaume-Uni, du Canada, de Suisse- pour approvisionner le monde en liquidités. Elle a procédé à une deuxième opération lundi (500 milliards).

Des annonces qui n'ont pas suffi à rassurer les marchés, tétanisés par les craintes d'une récession mondiale. Après avoir perdu plus de 10 %, les principales Bourses européennes ont clôturé sur des baisses de 5 à 6 %. A Zurich, le SMI a lâché 1,68%. New York poursuivait sa dégringolade après la reprise des échanges, interrompus peu après l'ouverture.

Le baril de Brent a plongé de près de 15%, emporté par le déséquilibre provoqué par l'offre abondante d'or noir et la demande qui ralentit du fait de la pandémie du nouveau coronavirus.

>> Lire : La chute du pétrole profitera au prix du mazout, peu à celui de l'essence et La Fed baisse encore ses taux, action coordonnée des banques centrales

agences/oang

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