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Le patron de Swissfirst jette l'éponge

L'affaire Swissfirst (ici, son ex-patron) précipte la réforme
Thomas Matter est soupçonné notamment d'escroquerie
Le patron de Swissfirst, Thomas Matter, a décidé de démissionner avec effet immédiat, espérant ainsi éloigner de la banque zougoise la polémique qui fait rage sur la fusion avec la Bank am Bellevue.

Thomas Matter a annoncé sa décision lundi dans un communiqué. Il
se dit toujours victime d'une vaste campagne quant aux soupçons de
délits d'initiés qui pèsent sur l'opération menée en automne
2005.



En se retirant, le Bâlois âgé de 40 ans veut notamment protéger sa
famille. Il souhaite surtout contribuer à un retour au calme pour
Swissfirst et ses employés. Son paquet d'actions devient ainsi un
pur investissement financier, qu'il laisse à disposition de
Swissfirst dans le cadre de la recherche d'une solution
stratégique, a-t-il ajouté. A savoir les options de vente
envisagées par les dirigeants.



Et dix jours après l'annonce de l'éventuelle cession, Swissfirst
aiguise d'ores et déjà les appétits dans le secteur bancaire.
Plusieurs établissements ont admis quelque intérêt pour ses
activités.

Départ dans la douleur

Il faut dire que Thomas Matter laisse une entreprise
opérationnellement saine. La banque a presque doublé son bénéfice
net au premier semestre par rapport à la même période de l'an
passé, à 41,2 millions de francs, notamment grâce à la
fusion.



«Je donne ainsi la valeur d'une vie de travail, ce qui me coûte
beaucoup», a souligné M. Matter. De fait, il est aussi cofondateur
et actionnaire principal de la banque dont il abandonne la
direction.



Il avait fondé à 28 ans, en 1994, la société financière ZPF qui
devait devenir Swissfirst des années plus tard. Cette dernière sera
dirigée par intérim par le patron de la Bank am Bellevue, Jürg
Schäppi. Il sera entouré par Daniel Hefti (directeur financier de
Swissfirst), Urs Kaufmann (directeur de Swissfirst Bank) et Roland
Maier (de Swissfirst Asset Management), a indiqué le conseil
d'administration.

Soupçons de délit d'initiés

«Je sais aussi apprécier le fait que l'ensemble du conseil
d'administration soit solidaire et reste derrière moi
inconditionnellement», note Thomas Matter. De leur côté, les
administrateurs ont pris acte de ce retrait et dit respecter la
décision, tout en réaffirmant la régularité de la fusion.



Cette démission ne se veut d'ailleurs pas un aveu de culpabilité.
M. Matter se dit convaincu que la fusion s'est déroulée dans les
règles et ne compte pas baisser les bras. Il prévient qu'il va
faire face aux attaques contre son intégrité personnelle avec tous
les moyens à sa disposition.



ats/ant/nr

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Rappel des faits

Des soupçons de délits d'initiés planent sur la fusion opérée il y a onze mois avec l'établissement Bank am Bellevue car le titre Swissfirst s'était fortement apprécié à la Bourse suisse dans la foulée.

Auparavant, le patron de Swissfirst aurait téléphoné à des caisses de pension pour convaincre les gérants de se débarrasser de leurs actions. Or, ces caisses auraient laissé échapper des gains potentiels à hauteur de plusieurs millions de francs, selon plusieurs journaux.

Les dirigeants des deux banques auraient pour leur part vu leurs paquets d'actions gonfler de plusieurs dizaines de millions. Plusieurs procédures sont en cours. L'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) et l'Office de prévoyance du canton de Zurich mènent l'enquête, mais aussi la Commission fédérale des banques (CFB).

En outre, le Ministère public de Zurich a ordonné plusieurs perquisitions dans des locaux de Swissfirst. Les investigations ont permis de mettre en sûreté des preuves, selon les autorités judiciaires zurichoises.