Le gérant a été interrogé au cours des deux derniers jours par
le parquet zurichois, qui a décidé de le placer en détention au
cours de l'après-midi de vendredi, a dit à l'ATS Charles
Breitenfellner, porte-parole de Siemens Suisse. Ce dernier n'a pas
été en mesure de confirmer si l'emprisonnement du responsable est
bel et bien lié directement au cas Swissfirst.
Caisse de pension lésée
La banque zougoise est sous les projecteurs depuis deux mois
suite aux révélations concernant ses méthodes lors de sa fusion
avec la zurichoise Bank am Bellevue l'an dernier. Les responsables
de Swissfirst avaient invité les responsables de plusieurs caisses
de pension (dont celle de Siemens), peu avant la fusion, à céder
leurs titres Swissfirst.
En acceptant de vendre ces actions, les caisses se sont privées de
la forte plus-value générée par la fusion. L'institution de
prévoyance de Siemens a ainsi reconnu avoir cédé 390 000 actions
Swissfirst pour 60 francs la pièce, un cours qui a ensuite
rapidement dépassé les 100 francs sur le marché. Les cotisants à
ces caisses ont donc été lésés par cette décision.
Enrichissement personnel
D'un point de vue purement légal, la principale question qui se
pose actuellement est toutefois de savoir si les gestionnaires qui
ont répondu positivement aux dirigeants de la banque zougoise se
sont enrichis personnellement de manière illégale en touchant des
rétrocessions occultes.
Les autorités de tutelle de Zurich, Bâle-Ville et Soleure ont
ouvert une enquête. L'Office fédéral des assurances sociales, qui
exerce la surveillance sur la fondation d'investissement IST pour
la prévoyance professionnelle, en fait de même pour cette
dernière.
L'arrestation du gérant de Siemens Suisse est le dernier épisode
en date dans l'affaire Swissfirst. Cette semaine, la caisse de
pension de Rieter, elle aussi touchée par ce scandale, a en
revanche assuré n'avoir pas constaté d'irrégularités.
ats/kot
Interpellation socialiste aux Chambres
Le groupe socialiste aux Chambres fédérales a décidé vendredi de déposer lors de la prochaine session parlementaire une interpellation urgente et «un paquet de propositions» autour de l'affaire Swissfirst.
Il est urgent d'agir, notamment pour durcir la norme pénale sur le délit d'initiés, un projet qui dort dans les tiroirs du Conseil fédéral, a écrit le Parti socialiste.