En tenant compte des manifestations sportives encore prévues, le recul du produit intérieur brut (PIB) est attendu à 1,3%.
"Nous n'avons jamais eu de corrections de pronostic de ce genre", a expliqué Eric Scheidegger, chef de la direction de la politique économique du Seco lors du point presse organisé par l'Office fédéral de la santé publique.
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Vers un chômage en hausse
Le taux de chômage est attendu en hausse à 2,8% en moyenne nationale, contre 2,4% pronostiqué en décembre. En raison des incertitudes et de la baisse de l'utilisation des capacités, les entreprises vont réduire fortement leurs investissements et l'emploi.
L'économie suisse est affectée par la propagation du coronavirus, souligne le Seco. D'une part, des pans entiers sont touchés directement par les suspensions temporaires d'activité, comme l'hôtellerie et la restauration. Les dépenses en matière de voyages, loisirs et biens de consommation vont diminuer. La consommation privée devrait reculer, malgré des effets de rattrapage attendus au courant de l'année.
Tout dépendra de la durée de l'épidémie
D'autre part, les partenaires commerciaux étant aussi touchés, le groupe d'experts prévoit que les exportations vont fortement chuter pour la première fois depuis 2009. En supposant que la situation épidémiologique se stabilise courant 2020, le groupe d'experts estime que l'économie va se reprendre au second semestre.
"Si l'épidémie se prolonge, elle pourrait aussi avoir un effet sur l'année prochaine", a toutefois mis en garde Eric Scheidegger.
Pour 2021, le Seco table sur un rebond de 3,3%, contre 1,6% anticipé en décembre (ajusté des événements sportifs). Le chômage est aussi attendu en hausse à 3,0%, contre 2,6% en décembre. Malgré les effets de rattrapage, le Seco s'attend à ce que "le PIB reste inférieur au niveau qui aurait pu être atteint sans le coronavirus d'ici à la fin de 2021."
Les prévisions restent pour l'heure extrêmement floues. Les incertitudes sont actuellement extraordinairement élevées, résume le document. Le risque de turbulences sur les marchés financiers et de nouvelles pressions à la hausse du franc est aussi accru.
Révision aussi pour la BNS
Ce jeudi, la BNS a indiqué qu'il était probable que la croissance du PIB suisse soit négative en 2020 en raison du coronavirus et de son impact économique. L'institut d'émission n'a pas livré d'anticipation plus précise. En décembre, la banque centrale tablait encore sur une croissance comprise entre 1,5% et 2% pour 2020.
Mercredi, Credit Suisse a abaissé ses prévisions de PIB pour 2020 à -0,5%. Les économistes du numéro deux bancaire helvétique s'attendent à ce que la Confédération tombe dans une "brève" récession cette année en raison de la pandémie de coronavirus.
Plusieurs instituts ont récemment abaissé leurs prévisions de croissance pour la Suisse en 2020, notamment Raiffeisen (-0,2%) et le KOF (+0,3%).
ats/jfe