Oerlikon, groupe aux mains de la société financière autrichienne
Victory, a relevé de 110 à 116,50 francs par action son offre
publique d'achat (OPA) lancée sur Saurer début septembre, a-t-il
indiqué jeudi. Ce prix correspond à celui du titre à la clôture de
la Bourse suisse mercredi et dépasse de 6 % la dernière offre.
Deuxième relèvement
Ce relèvement n'est pas le premier. En septembre, deux jours
après avoir affiché ses ambitions, Oerlikon avait déjà fait passer
son prix de 93,42 à 110 francs. Le conseil d'administration de
Saurer, actif dans la fabrication de machines textiles et de
systèmes de transmission, avait alors fait savoir qu'il s'attendait
à d'autres adaptations.
Le groupe d'Arbon (TG) a refusé de commenter la nouvelle offre,
avant sa publication formelle. Mais on peut dire qu'elle va dans le
bon sens, a relevé sa porte-parole Simone Lalive d'Epinay. Oerlikon
devrait publier le prospectus d'émission la semaine prochaine, le
délai échoyant mercredi, a indiqué à l'ATS Burkhard Böndel,
porte-parole. Passé cette date, le conseil d'administration de
Saurer aura 15 jours pour donner sa position.
Nouvel achat d'actions
Oerlikon annonce aussi avoir acquis 20,6 % de parts
supplémentaires de Saurer. Il a revendu toutes les options sur
actions de Saurer qu'il détenait aux banques émettrices, et acheté
2,9 millions de titres de l'entreprise au prix de 116,50 francs par
action.
Le groupe détient désormais 44,68 % du capital-actions de Saurer.
Selon les estimations des analystes, il a déboursé 800 millions de
francs pour obtenir cette participation. Son objectif est de
contrôler la totalité de l'entreprise.
Oerlikon a cependant renoncé à la condition de détenir 50,1 % des
actions pour déclarer l'offre aboutie. Le groupe sis à Pfäffikon
(SZ) n'a pas voulu expliquer pourquoi il a abandonné ce point et ni
pourquoi il a corrigé son offre.
Vision ambitieuse
Oerlikon avait acquis le 6 septembre 24 % des parts de Saurer
appartenant au hedge fund britannique Laxey. Ce dernier avait
précédemment exercé une forte pression sur les dirigeants
thurgoviens pour les inciter à augmenter la rentabilité du groupe,
avant qu'Oerlikon ne sorte du bois.
Le patron d'Oerlikon a alors déclaré dans la presse que son projet
d'OPA n'était qu'un premier pas pour «former un des plus grand
groupe suisse de technologies avancées». Les autorités de la
concurrence doivent encore donner leur aval.
Oerlikon table pour 2007 sur un chiffre d'affaires de l'ordre de 5
milliards de francs après fusion avec Saurer. L'année passée,
l'ex-Unaxis a dégagé un chiffre d'affaires de 1,6 milliard de
francs et Saurer de près de 2,6 milliards.
ats/kot
L'action Saurer en forte hausse
A la Bourse suisse (SWX), les actions Saurer comptaient jeudi parmi les plus gros gagnants du marché élargi (SPI). Vers midi, le titre se négociait à 120 francs, en hausse de 3 % par rapport à la veille. L'action Oerlikon était cotée à 434,25 francs (+0,99 %), dans un SPI en baisse de 0,23 %.
Les analystes estiment que l'affaire est faite, d'autant plus que la nouvelle offre est «plus que correcte». Mais pour la Banque Vontobel, une offre plus élevée est quasi certaine. La Banque cantonale de Zurich ne se dit pas convaincue du deal.
Querelle juridique
Le changement de nom d'Unaxis en OC Oerlikon suscite une querelle juridique. Oerlikon Contraves, filiale du groupe allemand Rheinmetall active dans l'armement, bloque l'opération depuis mai.
Rheinmetall a acquis en 1999 Oerlikon Contraves, une ex-filiale d'Oerlikon-Bührle, groupe devenu Unaxis en 2000.
L'entreprise allemande, active dans l'armement et les équipements pour l'industrie automobile, estime que les lettres OC ne valent que pour Oerlikon Contraves.