Les cantons, qui croulent sous les demandes, sont débordés et leurs lignes téléphoniques n’arrivent pas à faire face. Synova, une PME vaudoise qui fabrique des machines-outils et emploie 57 personnes, en a fait l’expérience. Elle a envoyé sa demande vendredi dernier par La Poste, comme cela doit être fait. Et jeudi, elle n'avait toujours pas de nouvelles.
Nombreux documents à fournir
"Nous sommes toujours obligés d'envoyer ça par courrier, mais il faut aussi donner un certain nombre de documents comme l'organigramme de l'entreprise, le chiffre d'affaires sur les quatre dernières années mois par mois, ainsi que l'approbation préalable des employés. Et le numéro de téléphone indiqué sur le site n'est pas atteignable", relève son directeur financier Manuel Houssin dans La Matinale. Or, souligne-t-il, "il y a quand même beaucoup de détails à régler, parce qu'ils ne sont pas clairs et bien précis".
La procédure simplifiée n'a été mise en place que jeudi dans le canton de Vaud, où 25 collaborateurs doivent faire face à 1000 demandes par jour. Une équipe ouvre le courrier, une autre scanne les documents, et ce n’est qu’ensuite qu’un juriste traite la demande.
Le paiement des salaires en jeu
Le Service de l'emploi est du reste en train de former du personnel supplémentaire, mais il est difficile pour les entreprises de faire preuve de patience: c’est maintenant qu’elles ont besoin de liquidités. Les salaires de mars et avril sont en jeu.
"J'ai mis des employés au chômage technique sans savoir si ma demande a été prise en compte, si je vais recevoir un remboursement en temps et en heure", souligne encore Manuel Houssin. Or, "au niveau de la trésorerie, je dois payer les salaires à la fin du mois".
Autre région très touchée, Genève semble mieux préparée. Les entreprises peuvent remplir un formulaire en ligne puis envoyer leur demande par mail. Et le traitement est rapide, selon la Fédération des entreprises romandes.
Cléa Favre/oang