Dressant une sorte de bilan avancé des négociations déjà
abouties lors d'une conférence de presse à Berne, le premier
secrétaire de l'Union syndicale suisse (USS), Serge Gaillard, a
qualifié la situation de «positive».
Déjà des hausses obtenues
Coop a par exemple octroyé 2% de hausse de la masse salariale et
Migros a annoncé une hausse de 2 à 2,5% jeudi. Les adapations
seront individuelles, mais le distributeur assure que, sauf
exceptions, la compensation du renchérissement sera au moins
octroyée. Quelque 60'000 collaborateurs sur 81'000 employés par le
géant orange sont concernés.
Plusieurs entreprises actives dans les machines ont aussi concédé
entre 2 et 2,5%. Avec une inflation attendue à 1% l'an prochain,
«on assistera alors, pour la première fois depuis longtemps, à une
augmentation des salaires réels d'environ 1% et plus», s'est réjoui
Serge Gaillard.
Il souligne en outre qu'au moins la moitié des augmentations sera
générale. C'est «la meilleure garantie contre le creusement des
inégalités salariales», a-t-il poursuivi.
Construction et transports en crise
Reste que ce bilan intermédiaire repose sur «un tout petit
nombre de branches et entreprises». La tendance reste donc à
confirmer, ce qui n'ira pas sans difficultés. La situation est
ainsi dans une impasse complète dans la construction (voir
ci-contre).
La tension est tout autant palpable aux CFF. Le président du
Syndicat du personnel des transports (SEV), le conseiller aux Etats
Pierre-Alain Gentil (PS/JU), n'exclut ainsi pas de se retrouver
dans un vide conventionnel en janvier prochain.
L'ex-régie a en effet dénoncé la Convention collective de travail
(CCT) pour la fin de l'année et les négociations sont actuellement
en cours. Elles butent sur la question de la durée du travail, que
les CFF aimeraient porter à 41 heures hebdomadaires, contre 40
actuellement. Le SEV refuse.
Quant aux salaires, le syndicat exige 4% de hausse pour les plus
de 28'000 employés de l'entreprise et de ses filiales, compensation
de l'inflation comprise. «Dès janvier, nous serons déliés de
l'obligation de respecter la paix du travail», a souligné M.
Gentil.
Risques de grève aux CFF?
Une grève ne peut se concevoir qu'en «dernière extrémité, mais
si on se heurte à une inertie et un refus d'une solution
raisonnable, l'année 2007 sera très mouvementée», a-t-il
prévenu.
Autre cheval de bataille syndical: l'égalité des rémunérations
entre les hommes et les femmes. Barbara Berger, chargée de la
question chez Unia, a indiqué que le syndicat avait écrit une
lettre mardi à la conseillère fédérale en charge de l'économie,
Doris Leuthard. Il lui est demandé de s'engager politiquement dans
le dossier.
ats/cab
Impasse dans la construction
Les négociations salariales dans la construction restent dans l'impasse.
Réunie lundi en assemblée des délégués, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) a officiellement rejeté la dernière proposition des syndicats, pourtant revue à la baisse.
Pour mémoire, vendredi passé, les syndicats Unia et Syna avaient abaissé de 220 à 180 francs leur revendication quant à l'augmentation générale des salaires pour les quelque 90'000 employés de l'industrie du bâtiment.
L'association patronale maintient pour sa part son offre d'une hausse générale de 1%, complétée d'une augmentation individuelle de 0,5%.
La SSE et les syndicats ont rompu les discussions le 11 septembre dernier, après deux rondes seulement.
Le syndicat Unia va désormais examiner la situation avec les représentants des régions et discuter de la suite à lui donner.
Des manifestations sur plusieurs chantiers sont prévues ces prochaines semaines.
Hausse record des salaires attendue
Les salaires en Suisse connaîtront en 2007 la plus grande hausse depuis cinq ans, selon le dernier sondage de l'UBS.
Les salaires nominaux devraient augmenteront de 2%.
Les informaticiens devraient profiter d'une hausse de 3%.
Les entreprises du secteur de l'énergie et les banques prévoient elles aussi d'importantes progressions, de respectivement 2,5% et 2,4%.
En revanche, les hausses sont en dessous de la moyenne nationale dans les médias (+1%), les textiles et l'habillement (+1%), ainsi qu'à la Confédération (+1,4%).