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L'Opep échoue à enrayer la chute du brut

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Le baril de brut au plus bas depuis 10 mois à New York
L'Opep a échoué à convaincre le marché qu'elle comptait réellement réduire sa production de pétrole pour enrayer la chute du prix du baril, qui est tombé jeudi au plus bas depuis dix mois à New York.

Le baril de "light sweet crude" coté à New York pour livraison
en novembre est tombé jeudi à son plus bas depuis le 19 décembre, à
57,22 dollars. Il a perdu 27% de sa valeur depuis son record
historique de 78,40 dollars atteint à la mi-juillet.



Il est ensuite remonté en réponse à la fermeture de plateformes
pétrolières en Norvège pour des raisons de sécurité, et surtout en
réaction à l'annonce d'une baisse plus marquée que prévu des stocks
de fioul de chauffage aux Etats-Unis. Vers 16H00 GMT, il
progressait de 31 cents à 57,90 dollars.

Opep: le marché a "perdu la foi"

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a suivi la même
trajectoire et remontait de 30 cents à 58,95 dollars, après être
descendu jusqu'à 58,16 dollars. Selon Mike Wittner, analyste à la
Calyon, la tendance des cours restait toutefois à la baisse car "le
marché est devenu très impatient vis-à-vis de l'Opep, voire a perdu
foi".



Depuis plus d'une semaine, le recul des cours entamé il y a deux
mois s'est accéléré, un mouvement qui semblait en effet sanctionner
l'échec des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de
pétrole (Opep) à faire front commun contre le déclin des prix.

Les onze membres de l'Opep sont parvenus mercredi à un consensus
pour réduire leur production d'un million de barils par jour, selon
leur président, le Nigérian Edmund Daukoru. Mais ils négociaient
encore sur la "répartition" entre eux de cette baisse, qui doit
encore être formellement décidée.

Déjà en-dessous des quotas

"Le marché ignore si la réduction porte sur les quotas ou sur la
production réelle, et c'est ce désaccord majeur qui pèse sur les
prix", explique Michael Davies, analyste à la maison de courtage
Sucden. "Beaucoup de pays de l'Opep produisent déjà en dessous de
leurs quotas, et donc une réduction des quotas ne réussirait pas à
avoir un réel impact sur les cours", estime-t-il.



Les membres de l'Opep (sans compter l'Irak, exclu du système des
quotas) fournissent en effet déjà moins de brut que leurs quotas
les y autorisent. Leur production est estimée entre 27,5 et 27,8
millions de barils par jour selon les estimations, pour des quotas
fixés actuellement à 28 mbj.



Une baisse des quotas d'un million à 27 mbj ne reviendrait donc en
réalité qu'à réduire de 500'000 barils par jour l'offre réelle des
membres de l'Opep. "Plus l'Opep traîne à atteindre un accord sur la
question, plus elle met en évidence à quel point elle est divisée
et plus elle entame (sa) crédibilité", prévient Michael
Davies.



agences/cab/ant

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L'Opep: un manque de discipline

Depuis plus de deux ans, l'Opep n'a trouvé aucune difficulté à s'entendre pour accroître sa production, afin de répondre à la vigueur de la demande, notamment chinoise, tout en profitant de l'envolée de ses revenus. Elle n'a pas réduit ses quotas depuis avril 2004.

Maintenant que le contexte a changé, avec des prix et des revenus du pétrole en baisse, le marché attendait de l'Opep qu'elle fasse preuve de discipline, ce qui n'est pas le cas.

Lufthansa a réagi à la baisse

La première compagnie aérienne allemande, Lufthansa, a annoncé jeudi qu'elle réduisait pour la première fois depuis plus de deux ans la surcharge carburant facturée sur les trajets intercontinentaux, suite au reflux récent des prix du pétrole.

Cette surcharge va passer, à compter du 16 octobre, de 62 à 52 euros sur les trajets longs courriers, "après que les prix du pétrole ont évolué à un niveau plus bas depuis plusieurs semaines", précise Lufthansa dans un communiqué.

La compagnie allemande avait introduit en août 2004 cette surcharge et l'avait augmenté depuis à cinq reprises sur ses vols longs courriers.

En l'allégeant, elle suit l'exemple de plusieurs de ses concurrentes internationales. Sa filiale de fret, Lufthansa Cargo, avait également fait de même en septembre.