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Genève s'attaque au chômage de longue durée

Les TEC: une fausse bonne solution, estime le Conseil d'Etat
Les TEC: une fausse bonne solution, estime le Conseil d'Etat
Genève aura un nouveau dispositif pour lutter contre le chômage de longue durée. Les emplois temporaires cantonaux (ETC) devraient passer à la trappe au profit de programmes d'emploi et de formation.

Le gouvernement table sur une diminution de 3000 à 4000 chômeurs
et sur la réduction de la durée moyenne du chômage d'au moins 25 %,
a indiqué François Longchamp, chef du Département de la solidarité
et de l'emploi. Ce projet était attendu depuis son annonce en
décembre dernier par le Conseil d'Etat alors nouvellement élu.

Un parcours jalonné

Le nouveau dispositif qui s'attaque au chômage de longue durée
se concentre d'abord sur un parcours de recherche d'emploi
personnalisé et mieux balisé. Le but est de «jalonner le parcours
du chômeur différemment, mais sans désengagement de l'Etat», a
indiqué le conseiller d'Etat Charles Beer.



Le premier mois de chômage, chaque demandeur d'emploi se soumettra
à un «diagnostic d'insertion». Du 2e au 6e mois, il bénéficiera de
mesures de formation, par exemple des cours de langues ou
d'informatique. Si la personne ne trouve toujours pas d'emploi, un
bilan complet de ses compétences et des causes de difficultés de
réinsertion sera effectué.



Si après six mois, les recherches n'aboutissent toujours pas, le
chômeur bénéficiera du programme cantonal d'emploi-formation
(PCEF). Derrière ce sigle se cache un contrat individuel de six
mois, douze pour les plus de 50 ans.

CFC à la clé

Certains y voient une forme d'ETC dissimulé. M. Longchamp s'en
est fermement défendu: le temps où un chômeur était employé dans le
cadre d'un ETC pour coller des timbres dans une administration est
révolu. Les emplois proposés répondront vraiment aux compétences
des bénéficiaires et viseront un but de réinsertion, a-t-il
assuré.



L'autre volet du PCEF offre une formation partielle ou complète
aux chômeurs. Ils pourront par exemple obtenir un CFC, dans des
professions où il existe une pénurie. M. Longchamp a évoqué par
exemple le cas des jeunes sans formation.

Sanctions renforcées

Parmi les autres remèdes contre le chômage de longue durée, le
gouvernement propose de renforcer le système d'aide financière aux
entreprises lors de l'engagement stable de chômeurs. Cette
allocation de retour en emploi (ARE) a déjà montré son efficacité,
a relevé le conseiller d'Etat.



Si au terme de ce long processus, des chômeurs n'ont toujours pas
retrouvé de travail, le Conseil d'Etat propose une réponse «sociale
novatrice»: les emplois sur le marché de l'économie solidaire et
sociale. Personne ne doit rester au bord du chemin, a souligné M.
Longchamp.

Collaboration avec l'Office de l'emploi

Ces mesures peuvent fonctionner uniquement si l'Office cantonal
de l'emploi (OCE) suit. Ses rouages seront améliorés, sous la
direction de son nouveau chef Patrick Schmied. Les chômeurs non
coopératifs sont aussi dans le collimateur de l'Etat avec des
sanctions renforcées (restitution des montants indûment perçus et
sanctions pénales).



Côté finance, ce projet ne va pas permettre de faire des
économies. «Il ne s'agit pas de dépenser moins, mais de dépenser
différemment pour que les gens retrouvent un emploi», a souligné
Pierre-François Unger, président du gouvernement. L'enveloppe
budgétaire des ETC (88 millions de francs) sera intégralement
réaffectée au nouveau dispositif.



ats/ruc

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Pas encore une réalité

Le projet de loi présenté devant la presse par le Conseil d'Etat pourrait passer devant le Grand Conseil au printemps.

S'il est adopté, un référendum pourrait encore donner le dernier mot aux Genevois.

Berne met la pression

Genève, lanterne rouge en matière de chômage en Suisse avec 6,9%, a le couteau sous la gorge.

«La Confédération ne veut plus cautionner le système particulier des ETC qui ouvre le droit à une deuxième période d'indemnisation», a expliqué M. Longchamp.

Le couperet de Berne devrait tomber en 2007.