L'évolution du marché du travail apparaît très positive», a
relevé Jean-Luc Nordmann. Le directeur du marché du travail au
Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) n'en attendait pas tant,
avec un taux de chômage désaisonnalisé qui recule même pour le 13e
mois consécutif (- 0,1 point à 3,2 %).
De plus, la contraction de septembre est la première depuis cinq
ans pour ce mois de référence, ajoute Jean-Luc Nordmann. Elle
reflète en fait la vigueur de l'économie suisse, dont le produit
intérieur brut (PIB) devrait croître de 3 % environ cette année
avant de ralentir quelque peu l'an prochain.
Effets de la croissance
Sur l'entier de 2006, le nombre moyen de chômeurs devrait se
situer aux alentours de 131'000, estime le SECO. Ce qui équivaut à
un taux de 3,3 %, nettement inférieur aux 3,8 % encore enregistrés
en 2005. Et la tendance à la décrue se poursuivra en 2007 à mesure
que les effets de la reprise rejailliront sur le marché du
travail.
Cotisation pas augmentée
Le phénomène permet par ailleurs de définitivement écarter le
spectre d'un relèvement de la cotisation chômage pour les salariés.
Le financement de l'assurance-chômage n'a pas besoin d'un
prélèvement supplémentaire, a assuré Jean-Luc Nordmann, qui de son
côté s'apprête à prendre sa retraite à fin janvier 2007.
Dans le détail, le nombre des demandeurs d'emploi (chômeurs
auxquels s'ajoutent les personnes en gain intermédiaire et en
formation) se montait à 184'880 personnes à fin septembre, soit une
baisse de 1774.
Le nombre de places vacantes annoncées aux offices régionaux de
placement (ORP) s'est réduit de 516 unités à 11 266.
Jean-Luc Nordmann s'est encore réjoui de l'évolution du chômage
des jeunes, avec un recul du taux de 0,1 point à 4,4 % pour les 15
24 ans, exclusivement grâce à la sous-catégorie des moins de 20
ans.
En Suisse romande
En Suisse romande, le taux de chômage a reculé partout sauf en
Valais, où il a augmenté de 0,1 point à 2,8 % de la population
active, pour un effectif de 3867 chômeurs (+ 148). La plus forte
baisse revient au canton du Jura, dont le taux a reflué de 0,2
point à 3,5 % (- 90 chômeurs à 1180).
Ailleurs, les contractions atteignent 0,1 point, pour des taux de
2,9 % à Fribourg (- 65 chômeurs à 3716), de 3,9 % à Neuchâtel ( 98
à 3332), de 6,8 % à Genève (- 164 à 15'029) et de 4,5 % pour Vaud
(- 264 à 14'878). Le canton de Berne affiche lui un taux de chômage
de 2,3 % (+ 0,1 point), soit 290 chômeurs de plus à 11'965.
agences/stp
Genève: un cas à part
La situation de Genève est particulière. Le canton concentre à lui seul 12 % de tous les chômeurs en Suisse, tandis qu'il ne constitue que 5 % de la population du pays.
Son gouvernement a néanmoins décidé de réagir en annonçant cette semaine un nouveau dispositif pour lutter prioritairement contre le chômage de longue durée.
La Suisse dans le peloton de tête
La Suisse affichait au deuxième trimestre un taux de sans-emploi de 4 %.
Le taux se montait encore à 4,4 % durant la période avril-juin 2005.
En comparaison internationale, seuls la Norvège (3,5 %), le Danemark (3,7 %) et les Pays-Bas (3,9 %) font mieux que la Suisse, a indiqué vendredi l'OFS en publiant les résultats de l'enquête suisse sur la population active 2006.