L'OPEP est parvenue à un "consensus pour une réduction de sa
production de pétrole de un million de barils par jour", a déclaré
dimanche le ministre algérien de l'Energie Chakib Khelil en marge
d'une réunion de l'Assemblée nationale algérienne. L'information a
été ensuite confirmée par des proches de la direction du
cartel.
"Cette baisse sera annoncée lors de la prochaine réunion de l'OPEP
prévue à Doha, au Qatar, du 18 au 21 octobre", a précisé le
politicien algérien. Selon le ministre, la décision de l'OPEP "aura
certainement un impact direct
sur le marché".
Première baisse depuis 2004
Cette décision de baisser la production, pour la première fois
depuis avril 2004, a été dévoilée il y a plus d'une semaine. Mais
les ministres débattent pour savoir s'il faut diminuer le niveau
réel de production, qui est de l'ordre de 27,5 millions de barils
par jour, ou partir du plafond officiel qui reste à 28 millions de
baril par jour.
Depuis leurs pics il y a deux mois, les prix du pétrole ont baissé
de 20% depuis juillet pour descendre sous la barre des 60 dollars
le baril, après avoir frôlé les 80 dollars durant l'été. L'actuel
président de l'OPEP, le Nigérian Edmund Daukoru, a déclaré que le
cartel devait agir pour empêcher une dégringolade "catastrophique"
des cours.
Les tergiversations des pays du cartel depuis deux semaines sur
les modalités de cette baisse, et les hésitations avant la
convocation de la réunion ont eu pour résultat d'affaiblir encore
les cours de l'or noir ces derniers jours, les marchés doutant de
la détermination de l'OPEP. Les prix stagnent entre 58 et 59
dollars.
Doper la croissance
Après les sommets atteints cet été, cette baisse fait
logiquement reculer les prix de l'essence, ce qui met du baume au
coeur des consommateurs. Selon les analystes américains, cette
évolution pourrait contrebalancer la déconfiture de l'immobilier et
doper la croissance.
Le prix du gallon d'essence (qui équivaut à 3,8 litres) a baissé
de 50 cents environ en septembre, alors que les cours du pétrole
refluaient et que la demande en carburant se tassait avec la fin
des déplacements liés aux vacances.
La confiance des consommateurs américains a ainsi nettement
progressé en octobre, passant à 92,3 points contre 85,4 points pour
septembre, selon l'indice publié vendredi par l'université du
Michigan.
agences/boi
Les pays de l'OPEP
L'OPEP est une organisation intergouvernementale de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour tout ce qui touche à la production de pétrole, son prix et les futurs droits de concessions.
Onze pays forment actuellement l'OPEP. Les cinq fondateurs, en 1960: l'Arabie Saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweït et le Venezuela.
Ces cinq Etats ont été rejoints par le Qatar en 1961, l'Indonésie en 1962, la Libye en 1962, les Émirats arabes unis en 1967, l'Algérie en 1969 et le Nigeria en 1971.
L'Équateur est entré dans l'organisation en 1973, avant de s'en retirer en 1992. Idem pour le Gabon, qui en a fait partie de 1975 à 1994.
Certains importants pays producteurs de pétrole ne sont pas membres de l'OPEP: Canada, Mexique, Royaume-Uni, Norvège, USA, Russie et Oman notamment.
Les objectifs
La création de l'OPEP résulte du fait que jusque dans les années 1970-1980 les compagnies pétrolières avaient les pleins pouvoirs sur le cours du pétrole et imposaient leurs prix aux pays producteurs.
C'est ainsi que les principaux pays producteurs décidèrent de se regrouper de manière à pouvoir influer sur le cours du pétrole. La prise de contrôle de la production de pétrole se fît par une politique de nationalisation.
Étant maîtres de leur production, les pays producteurs peuvent de cette manière influencer le cours du baril de pétrole et ainsi augmenter leurs revenus.