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Des PME exigent de la Confédération une aide financière non remboursable

C'est un appel au secours qui monte de nombreuses PME. Les prêts proposés par la Confédération ne feront que repousser des faillites, selon elles.
C'est un appel au secours qui monte de nombreuses PME. Les prêts proposés par la Confédération ne feront que repousser des faillites, selon elles. / 19h30 / 3 min. / le 29 mars 2020
Les petites et moyennes entreprises lancent un appel au secours. Les prêts proposés par la Confédération ne feront que repousser des faillites, selon elles. Commerçants, organisateurs d'événements mais aussi entreprises de conseil financier exigent des subventions.

Pour de nombreux patrons, les prêts de la Confédération ne suffisent pas. Ce constat émerge depuis le début de la crise auprès des indépendants et petites entreprises. Mais aujourd'hui, cet avis est partagé par des sociétés de taille plus importantes, notamment du secteur tertiaire. A l'image de Noveo Conseil, une société de conseil en stratégie bancaire, foudroyée par l'annulation de presque tous ses mandats. Ses 15 employés sont au chômage partiel.

"Le fait de me prêter de l'argent va juste repousser une agonie et ne va pas m'aider. Au contraire ça ne va qu'aggraver la situation et augmenter l'anxiété des collaborateurs ainsi que de mon associé. Ce qu'on demande - je vais utiliser un mot tabou en Suisse -, mais ce sont des subventions. On a besoin de rentrées de cash, qui à terme, ne devra pas être remboursé", lance Arnaud Chouraki, associé de l'entreprise genevoise.

Conséquence pour la Confédération

Ce patron estime parler au nom de milliers de PME en Suisse qui n'ont plus de rentrées de cash depuis plus de 3 semaines ou plus.

Parmi ceux qui sont durement touchés, les librairies Payot. Son directeur Pascal Vandenberghe craint lui aussi des conséquences beaucoup plus graves pour la Confédération si elle ne prend pas les bonnes mesures maintenant: "On attendrait que soit annoncé maintenant que les prêts accordés soient à fonds perdu."

>> Lire aussi : Quelles indemnités pour les indépendants durant la crise?

"Trop compliqué"

A Berne, on admet recevoir du courrier en ce sens. Mais la question des subventions n'est pas prévue. "Si vous commencez à donner des subventions à fonds perdu, au lieu de donner des crédits, vous devez quand même mieux regarder à qui vous donnez, et vous devez contrôler s'il s'agit de cas de rigueur, si c'est des cas "corona", et ça devient vite très compliqué", balaie Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, secrétaire d'Etat à l'économie.

Figure de l'événementiel frappé lui aussi par les annulations, FVS ne craint pas cet épouvantail bureaucratique. "Notre entreprise est saine, elle a quelques mois de réserve devant elle. Mais si ça doit durer au-delà du mois de juin et toucher l'automne, qui est une période très intense économiquement pour nous, des aides à fonds perdu seraient certainement bienvenues", souffle son directeur David Genolet.

Pour Arnaud Chouraki, on ne peut pas glorifier les PME à longueur d'année et les abandonner maintenant. "On peut tout à fait comprendre qu'on doit être solidaires. C'est la cas, je m'attends à voir mon salaire passer à 3300 francs et mes collaborateurs vont avoir une baisse de 30 à 40% de leur revenus. Nous sommes prêts à aider la nation, mais pas à mourir pour elle", conclut l'associé de Noveo Conseils.

>> Regarder Christophe Darbellay réagir à l'appel des PME dans le 19h30 de la RTS dimanche :

Christophe Darbellay , ministre valaisan en charge de l'économie réagit à l'appelle des PME.
Christophe Darbellay , ministre valaisan en charge de l'économie réagit à l'appelle des PME. / 19h30 / 3 min. / le 29 mars 2020

Pascal Jeannerat / fme

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