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EasyJet cloue au sol toute sa flotte jusqu'à nouvel avis

Les avions d'Easyjet seront cloués au sol dès le 24 mars. [Keystone - Christophe Soeder]
Les avions d'Easyjet immobilise sa flotte jusqu'à nouvel avis. - [Keystone - Christophe Soeder]
La compagnie aérienne britannique EasyJet a indiqué lundi qu'elle allait immobiliser l'ensemble de sa flotte pour une durée indéterminée à cause de la pandémie de coronavirus et des nombreux pays européens en confinement.

Easyjet avait déjà annoncé il y a dix jours qu'elle maintiendrait au sol la majorité de ses avions à cause de la paralysie du trafic mondial.

"Ces derniers jours, EasyJet a participé au rapatriement de clients avec 650 vols à ce jour pour ramener chez eux plus de 45'000 clients", le dernier ayant eu lieu dimanche, souligne la compagnie à bas prix dans un communiqué. "Nous allons continuer à travailler avec les autorités pour mettre en place des vols de sauvetage supplémentaires selon leurs demandes", ajoute-t-elle.

Accord pour assurer les salaires

"A ce stade il n'y a aucune certitude sur la date à laquelle les vols commerciaux pourront recommencer", précise Easyjet, qui dit continuer à tout faire pour alléger sa structure de coûts afin de faire face à l'impact économique de la pandémie, garder au sol les avions "enlevant un coût important".

Le transporteur assure disposer de comptes sains et dit avoir trouvé un accord avec les syndicats pour que son personnel de cabine se mette en congé. "L'accord sera effectif à partir du 1er avril pour deux mois et les équipages seront payés 80% de leur salaire moyen grâce au système mis en place par le gouvernement pour maintenir les emplois".

"Tout le système aérien s'est complètement effondré"

Le secteur aérien traverse la pire crise de son histoire à cause de la pandémie, qui a immobilisé plus de 90% du trafic commercial. Pour 2020, une perte de 252 milliards de dollars est estimée.

"Tout le système aérien s'est complètement effondré depuis mi-mars", explique lundi dans La Matinale Michel Polacco, journaliste et spécialiste de l’aéronautique. "On observe un arrêt total des vols civils à certains endroits, notamment en Europe, alors qu'entre 5000 et 10'000 avions volent chaque jour en temps normal."

Le risque de faillite est aujourd'hui réel pour des dizaines de compagnies aériennes. Et l'effet domino est encore à craindre. "Si Airbus et Boeing voient leurs livraisons s'effondrer, des milliers de sous-traitants seront impactés, soit des millions d'emplois", illustre Michel Polacco.

>> Écouter aussi l'interview de Michel Polacco, journaliste et spécialiste de l'aéronautique :

Vers un arrêt de tous les vols commerciaux dans la semaine? Interview de Michel Polacco (vidéo)
Vers un arrêt de tous les vols commerciaux dans la semaine? Interview de Michel Polacco (vidéo) / L'invité-e d'actualité / 8 min. / le 30 mars 2020

Réponses des Etats

Les Etats déploient un arsenal de mesures pour tenter de sauver le secteur aérien, une économie clé dont la moitié des acteurs sont à risque.

Le gouvernement de Boris Johnson a pour l'instant indiqué qu'un plan de sauvetage sectoriel n'était pas à l'ordre du jour et que l'Etat britannique ne volerait au secours des compagnies ou aéroports que si "toutes les autres options (étaient) épuisées", et notamment le recours aux aides aux entreprises déjà annoncées.

L'Etat américain, de son côté, envisage de prendre des participations dans les compagnies aériennes en échange d'une aide pour les soutenir face aux effets de la pandémie de coronavirus, ont affirmé dimanche deux hauts responsables de l'administration Trump.

ani avec ats

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