Baptisée "voiture du peuple", la "Nano", qui sera commercialisée
courant 2008 au prix de 100'000 roupies, soit un peu plus de 2800
francs, est tirée par un minuscule moteur de 624 cm3, soit la
cylindrée d'une moto. Elle n'a ni climatisation, ni fenêtres
électriques, ni direction assistée dans sa version de base.
Lors de l'inauguration, le patron du colosse indien, Ratan Tata,
70 ans, a voulu voir dans ce lancement un événement dans l'histoire
des transports au même titre que le premier vol vers la Lune ou les
exploits des frères Wright dans l'aviation. La petite quatre
places, qui rappelle par beaucoup d'aspects la Smart, a d'ailleurs
été dévoilée au son de la musique du célèbre "2001: Odyssée de
l'Espace" de Stanley Kubrick.
Critiques rejetées
Réfutant l'idée que ce nouveau produit puisse augmenter la
pollution et aggraver les embouteillages dans les mégapoles
indiennes, Ratan Tata a indiqué qu'il avait souhaité mettre au
point un produit "sûr" et accessible à tous".
"Laissez-moi vous assurer, vous mais aussi nos détracteurs, que la
voiture que nous avons mis au point répondra à toutes les normes de
sécurité... et aura un plus faible niveau de pollution que les deux
roues qui sortent actuellement des usines indiennes", a ajouté le
patron du colosse industriel de 96 filiales, qui vont du thé à la
fabrication de camions en passant par la sidérurgie, la chimie, les
télécommunications, l'informatique ou les services
financiers.
Cette liste devrait bientôt s'enrichir des marques Jaguar et Land
Rover, Tata ayant été désigné début janvier par le constructeur
américain Ford comme acheteur préféré de ses marques anglaises de
luxe.
afp/hof
Un secteur où la concurrence fait rage
Tata espère écouler un million de modèles de sa voiture bon marché par an, non seulement en Inde mais aussi sur les autres marchés émergents.
La présentation de la "Nano" s'inscrit dans un contexte de compétition internationale croissante dans la gamme des véhicules très bon marché.
Le français Renault et le japonais Nissan se penchent sur une automobile à un prix imbattable, conçue et fabriquée au royaume des délocalisations et du travail à coûts réduits.
Sur ce marché, l'indien Xenitis, allié au chinois Guangzhou Motors, doit commercialiser fin 2008 sa "voiture populaire" autour de 2500 dollars.
Le roi de la mini-berline, l'indo-japonais Maruti-Suzuki, inonde depuis 25 ans le marché indien avec la Maruti 800, à peine plus grande qu'une Fiat 500, mais vendue 4800 dollars.
L'Inde, un marché prometteur
L'Inde compte sept millions de voitures pour 1,1 milliard d'habitants, contre une pour deux habitants en Europe ou aux USA.
Les Indiens ont acheté 1,1 million d'automobiles en 2005 et le chiffre devrait doubler d'ici à 2010 à mesure que la classe moyenne indienne progresse.