"Sur un plein comme celui-ci, de 5000 francs, on gagne environ 1500 francs. Mes locataires seront très contents de recevoir ça en fin d'année sur leurs charges", se félicite Francesco Caruso, propriétaire d'un immeuble à Neuchâtel.
Il n'est pas le seul à avoir fait ce calcul. La ruée est telle qu'il faut compter jusqu'à trois semaines d'attente au lieu de trois à quatre jours habituellement pour se faire livrer du mazout.
À la pompe aussi, les rares automobilistes jubilent. "On a 7 à 8 centimes de moins qu'il y a une dizaine de jours", confirme un automobiliste venu faire le plein. En près d'un an, le litre de sans plomb a baissé de 20 centimes pour atteindre en moyenne 1,49 franc au mois de mars.
Situation inédite
Malgré cette baisse du prix à la pompe, il y a peu de monde pour en profiter, semi-confinement oblige. "On constate quand même que la consommation a nettement diminué, d'environ 40 à 50%", confirme Roberto Cattilaz, directeur de la station Grenacher SA.
De son côté, l'association faîtière suisse des fournisseurs d'essence, de diesel et de mazout, précise que la situation actuelle est inédite: "La demande est en chute libre en raison des personnes confinées, et en même temps, l'Arabie saoudite inonde le marché mondial avec du pétrole brut", explique Martin Stucky, porte-parole d'Avenergy Suisse (anciennement Union pétrolière).
Selon la branche du pétrole, les prix du mazout et de l'essence vont rester bas ces prochaines semaines.
Gabriel de Weck /fme