Pour l'heure aucun détail financier n'a été dévoilé. Le «Wall
Street Journal Europe» avait indiqué le 8 novembre déjà que des
négociations entre les deux parties avaient démarré. La
transaction, selon le quotidien, pourrait tourner autour de 3
milliards de dollars (3,7 milliards de francs environ). Un ordre de
grandeur évoqué aussi par d'autres médias économiques.
Carsten Roetz, porte-parole du groupe Swisscom, a déclaré mercredi
à l'ATS qu'il s'agissait de «spéculations». Il a toutefois rappelé
que Vodafone avait versé 4,5 milliards de francs pour entrer dans
le capital de Swisscom Mobile en 2000.
Limite d'endettement assouplie
Swisscom relève que le Conseil fédéral a renoncé à tenir compte
pour cette opération d'une limite d'endettement pour Swisscom, dont
il détient encore une part majoritaire de 58,4 %. Selon M. Roetz
l'opérateur attendait cette décision pour entamer les négociations
avec le groupe britannique.
Carsten Schloter, patron de Swisscom, avait affirmé le 8 novembre
en marge de la publication des résultats sur neuf mois de Swisscom
qu'il n'y avait pas encore de négociations en cours. Il avait
toutefois reconnu que le rachat de la part détenue par Vodafone
n'était pas exclu à terme.
Le partenariat stratégique avec le groupe britannique se
poursuivrait sur la base d'un accord commercial, a aussi souligné
Swisscom dans son communiqué. De cette transaction, l'opérateur
helvétique compte retirer des avantages financiers, une structure
de bilan optimisée et une position renforcée dans la mise en œuvre
de sa stratégie.
ats/ant
Le Conseil fédéral lâche la bride
Dans un communiqué séparé, le Département fédéral de la communication (DETEC) a indiqué que le Conseil fédéral avait approuvé la démarche de Swisscom. Il considère «le rachat prévu intéressant tant pour l'entreprise que du point de vue financier.»
Pour ce qui concerne l'assouplissement de la limite d'endettement, il écrit que «Swisscom doit pouvoir continuer de disposer de la marge de manœuvre nécessaire pour développer ses activités».
Le Conseil fédéral, à la fin de l'année dernière, avait par contre mis un coup de frein aux ambitions d'expansion de Swisscom à l'étranger, alors que celui-ci visait l'opérateur irlandais Eircom et que la rumeur lui prêtait des ambitions sur le danois TDC.
La décision a entraîné début 2006 la démission de Jens Alder, le prédécesseur de M. Schloter à sa tête.
Du coup, Swisscom à qui l'Etat a interdit de racheter d'anciens monopoles à l'étranger continue pour l'heure à réaliser la majeure partie de son chiffre d'affaires sur le marché intérieur.