L'industrie suisse des machines affiche une forme éclatante, avec des entrées de commandes qui ont bondi de 21,6% au premier semestre. Le secteur veut se faire entendre au niveau politique pour renforcer la place industrielle.
Hans-Ulrich Bigler, directeur de Swissmem, association faîtière
de l'industrie des machines, des équipements électriques et des
métaux (MEM), a fait part de sa satisfaction en commentant la bonne
marche des affaires devant la presse mercredi à Berne.
Fortes hausses
Le chiffre d'affaires des 290 entreprises sondées a progressé de
17,6%. Tant les ventes à l'étranger (+18,2%) que celles générées en
Suisse (+15%) ont fortement augmenté par rapport au premier
semestre de l'année précédente.
Cette bonne performance générale s'est également répercutée sur le
taux d'utilisation des capacités de production. Celui-ci a atteint
93,7% fin juin, largement au-dessus de la valeur de l'an dernier de
88,9%. L'industrie MEM occupait à ce moment 321'642 personnes, soit
une hausse de 4,5% ou 13'817 emplois.
Perspectives positives
La branche se montre optimiste pour les douze prochains mois. La
majeure partie des entreprises jugent que leurs perspectives sont
bonnes, à l'étranger comme en Suisse. Elles prévoient d'importantes
commandes, surtout en provenance de la Chine, de Hong Kong,
d'Europe de l'Est, de Russie et d'Allemagne.
Swissmem rappelle toutefois que l'évolution de l'économie mondiale
est tributaire des marchés financiers. Les risques de crédit sur le
marché immobilier américain ainsi qu'une augmentation des prix des
matières premières pourraient modérer la conjoncture.
Revendications
Swissmem a également fait part de ses revendications politiques.
L'association patronale a rappelé son engagement en faveur d'un
taux unique pour la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Cette mesure devrait permettre «de créer des conditions fiscales
efficaces et modernes représentant un avantage d'emplacement pour
l'économie suisse dans le contexte international», estime Johann
Schneider-Ammann, président de Swissmem.
L'association faîtière a également réitéré son opposition à la
taxe climatique incitative proposée par Moritz Leuenberger. Elle
plaide pour le négoce de certificats d'émissions et le
développement de technologies plus efficaces.
Mécontentement
Autre prise de position politique, l'industrie MEM affiche son
mécontentement face à l'existence de plusieurs fonds en faveur de
la formation professionnelle.
Elle exige donc une révision de l'ordonnance sur le sujet dans le
but d'empêcher une charge supplémentaire pour les entreprises qui
s'engagent activement dans le domaine.
ats/tac
Publié Modifié
Allemagne en tête
De janvier à juin, l'industrie MEM a exporté pour 38,3 milliards de francs, soit une augmentation de 13,6%.
Avec une part de 67,3%, les marchés d'Europe de l'Ouest (UE et AELE) représentent toujours le débouché le plus important pour la branche.
Les marchandises exportées vers l'Allemagne, principal marché, ont gagné 16,1%.
Les exportations vers la République tchèque (+22,7%) et la Pologne (+30,8%) ont affiché une croissance encore plus soutenue.
Celles vers l'Asie, qui constituent le deuxième débouché avec 14,3%, ont augmenté de 8%.
Résultats de Sulzer mardi
Sulzer a publié mardi des résultats semestriels en forte progression. Le groupe industriel zurichois a vu son bénéfice net progresser de 26,4% au premier semestre, à 131,8 millions de francs.
Le chiffre d'affaires a augmenté de 23,7% pour s'inscrire à 1,654 milliard, et de 18,6% corrigé des acquisitions et effets de change. Le résultat opérationnel (EBIT) a bondi de 30,2% sur un an à 177,4 millions de francs.