Net recul du chômage en Suisse en 2006
Le chômage en Suisse a baissé de manière significative en 2006. Le taux s'est fixé à 3,3% en moyenne annuelle, contre 3,8% l'année précédente. Il a toutefois augmenté en décembre, passant à 3,3% contre 3,1% en novembre.
L'année 2006 s'est caractérisée dans l'ensemble par un net recul
du nombre de chômeurs inscrits. De 154 204 personnes en janvier, il
est tombé à 121 725 à fin juillet. Il a ensuite stagné au même
niveau pendant six mois, soit de juin à fin novembre, a indiqué
lundi le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
En 2006, le nombre de chômeurs inscrits s'est élevé à 131'532 en
moyenne annuelle, soit 17'005 ou 11,4 % de moins que l'année
précédente.
Le nombre de demandeurs d'emploi a suivi une évolution semblable.
Après avoir chuté à 189 892 personnes en juin, il est reparti à la
hausse en automne, celle-ci s'accélérant légèrement en décembre. Au
final, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits atteint 197 414 en
moyenne annuelle, 19 740 de moins qu'en 2005.
Recettes stables
Le fonds de compensation de l'assurance chômage termine
l'exercice 2006 avec des recettes totales stables à 5,2 milliards
de francs contre des dépenses totales de 6,3 milliards. L'excédent
de dépenses atteint ainsi 1,1 milliard, contre 1,9 milliard en
2005.
En décembre, 192'156 demandeurs d'emplois étaient inscrits auprès
des offices régionaux de placement, 3515 de plus que le mois
précédent, une augmentation exclusivement due à des facteurs
saisonniers, précise le SECO. Le nombre d'emplois vacants a quant à
lui diminué de 990 unités à 10'072.
Chômage partiel en hausse
Durant le mois de novembre, le chômage partiel a touché 473
personnes, soit 101 de plus que le mois précédent. Le nombre
d'entreprises ayant eu recours à de telles mesures a augmenté de 7,
passant à 55, celui des heures de travail perdues de 6687 pour
s'établir à 35'981.
Dans le courant du mois d'octobre, 2420 personnes ont épuisé leurs
droits aux prestations de l'assurance-chômage. Sur ce nombre, à fin
décembre 2006, 715 personnes étaient toujours inscrites à un office
régional de placement et continuaient donc à être prises en compte
dans la statistique, tandis que 395 avaient trouvé un emploi dans
l'intervalle.
Embellie générale
Tous les cantons romands ont vu leur taux de chômage diminuer.
Les baisses les plus spectaculaires sont à mettre à l'actif du
canton de Vaud (4,8% contre 5,3% en 2005), du Valais (3,5% contre
4%), de Genève (7% contre 7,4%) et du Jura (3,8% contre
4,2%).
Berne (2,5% contre 2,8%), Neuchâtel (4,1% contre 4,3%) et Fribourg
(3% contre 3,1%) ont enregistré une baisse moindre. La Suisse
romande continue d'être plus touchée que la Suisse alémanique avec
son taux de 4,8% contre seulement 2,8% outre-Sarine.
Surtout pour les jeunes
Le chômage des étrangers a de son côté reculé de 0,7 point à
6,1%, alors que le taux des Suisses atteint 2,5%. La bonne
conjoncture persistante a avant tout bénéficié aux jeunes, les
15-24 ans voyant leur taux de chômage diminuer de 0,8 point à 4,3%.
Celui des 25-49 ans a pour sa part baissé de 0,4 point à
3,3%.
Le chômage des plus de 50 ans enregistre la baisse la plus faible,
en passant de 3,1% à 2,9% en 2006. L'année 2006 a vu la création de
60'000 nouveaux emplois.
ats/tac/hof
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Travail.Suisse pas si enthousiaste
La centrale syndicale Travail.Suisse émet des réserves quant à l'appréciation générale très positive sur la situation du marché du travail en Suisse durant l'année 2006. Il souligne le nombre important de chômeurs en fin de droit qui sont sortis de la statistique.
Quelque 30'000 personnes étaient concernées durant l'an passé, rapporte Travail.Suisse. Le taux de chômage n'a donc pas seulement baissé grâce au fait que des chômeurs ont trouvé un emploi, mais également en raison du fait que beaucoup ne sont plus enregistrés en tant que chômeurs dans la statistique officielle.
«Le sort des chômeurs en fin de droit est difficile», poursuit la centrale. Selon une étude, seule la moitié trouve un emploi, la plupart nettement moins payés qu'auparavant. Il s'agit souvent d'emplois à durée limitée ou temporaires, qu'il est possible de qualifier de précaires.
L'essor actuel a jusqu'à présent créé comparativement peu de nouveaux emplois. Le marché du travail a certes retrouvé un certain rythme, mais seulement depuis le semestre dernier. Quelque 33'000 emplois ont été créés en 2006 (équivalents plein temps). Ce chiffre est toutefois «plutôt insuffisant» selon Travail.Suisse, en comparaison avec l'essor économique survenu à la fin des années 90.
Durant la dernière période de reprise économique, environ 100'000 emplois ont été créés entre 1997 et 2001. Le taux de chômage était passé de 5,2 à 1,7%. L'augmentation du volume des commandes est toujours supportée par ceux qui travaillent. «Il est grand temps que les entreprises embauchent davantage», exige l'organisation syndicale.
2007 s'annonce favorable
Le SECO prévoit la poursuite de l'embellie en 2007, en anticipant un taux de chômage de 2,8%. «Des perspectives que nous envient la plupart des pays du monde», a souligné la ministre de l'économie, Doris Leuthard.