Entre avril et juin, la croissance était ressortie à 3% en
rythme annuel et à 0,6% comparé au trimestre précédent. Ces taux
ont été revus à la baisse par rapport aux 3,2% et 0,7% initialement
annoncés. Le léger tassement observé sur juillet-septembre
s'explique surtout par une stagnation de la valeur ajoutée dans la
branche dominée par les services financiers, a indiqué le
Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) vendredi.
Banques freinées
Ce domaine a subi un recul de 0,1% alors qu'il était l'un des
piliers de la croissance au cours des derniers trimestres. Le
secteur bancaire est à l'origine de cet affaiblissement, tandis que
l'expansion est restée solide dans les assurances et les divers
services aux entreprises.
Toujours sous l'optique de la production, l'industrie (+ 0,6%) et
les services publics (+ 0,8%) ont connu les plus fortes hausses. La
valeur ajoutée a légèrement augmenté dans le commerce,
l'hôtellerie, les transports et les communications. Par contre, la
construction continue de stagner et l'agriculture est toujours en
repli.
Exportations revigorées
Sous l'angle des dépenses, le troisième trimestre s'est
caractérisé par la vigueur retrouvée des exportations. Leur
contribution a pris ainsi le relais des investissements, qui se
sont essoufflés. Au total, les exportations ont grimpé de 2,8%
après avoir stagné au trimestre précédent. Les marchandises (+
3,6%) ont été le moteur de cette croissance, tandis que les
services n'ont progressé que modestement (+ 0,6%). Les importations
ont en revanche nettement diminué, de 1,2%. La baisse a concerné
aussi bien les marchandises (- 1,3%) que les services (- 0,6%).
Investissements en recul
Le soutien de la consommation privée reste solide (+ 0,5%). Les
dépenses des administrations publiques sont quant à elles reparties
en hausse (+ 0,7%), en raison de frais de personnel accrus. Les
investissements ont en revanche diminué de 0,2%. Les biens
d'équipement, qui avaient joui d'un élan puissant au trimestre
prédécent, ont reculé de 1%. Ils demeurent toutefois à un niveau
élevé, note le SECO. Le seul secteur accusant un repli est en fait
celui des avions de ligne. La construction a pour sa part continué
d'évoluer positivement, quoique moins vivement. Les investissements
y ont progressé de 0,9%, grâce au dynamisme observé dans le
bâtiment.
ats/sch
Analystes déçus
Le ralentissement de la croissance helvétique au troisième trimestre a quelque peu surpris les économistes de la banque Julius Bär, qui attendaient mieux. La Suisse n'atteindra probablement pas la barre des 3% sur l'ensemble de l'année 2006.
«Les chiffres du PIB au troisième trimestre sont décevants», a dit vendredi à l'ATS Janwillem Acket, chef économiste de l'établissement.
Ce dernier tablait sur un produit intérieur brut en hausse de 0,6% par rapport au mois précédent et de 2,9% en rythme annuel, soit sensiblement plus que les 0,4% et 2,4% annoncés par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
Du côté d'economiesuisse, le chef économiste Rudolf Walser juge lui aussi que l'évolution du PIB est restée en-deçà des attentes, mais affirme qu'elle ne doit pas susciter d'inquiétude. D'une part parce que le ralentissement provient surtout du secteur financier, réputé volatil, d'autre part au vu de la vigueur retrouvée des exportations.