Les Crédits COVID-19 garantis par la Confédération à un taux de 0% ne portent que sur les emprunts de moins de 500'000 francs. Pour les sommes plus importantes, il existe les "Crédits COVID-19 Plus", qui sont eux à un taux de 0,5%. Mais attention, ces deux taux de 0% et 0,5% ne sont garantis que la première année.
Une lecture attentive de l’Ordonnance sur les cautionnements solidaires liés au COVID-19 permet en effet de découvrir que le Département des finances peut dès le 31 mars 2021 décider en concertation avec les banques d’une réévaluation des taux d’intérêt. Les taux pourraient donc potentiellement augmenter dès l'année prochaine.
Des taux qui pourraient prendre l'ascenseur
Interrogé par la RTS dans l'émission On en parle, Fabian Maienfisch, le porte-parole du SECO (le Secrétariat d’Etat à l’économie), a par ailleurs précisé qu'aucun plafonnement à la hausse des taux n'était prévu. Autrement dit, les taux pourraient théoriquement prendre l'ascenseur les années suivantes.
Autre subtilité, la Confédération laisse la possibilité aux banques de choisir comment elles veulent accorder ces crédits. Ainsi, les prêts accordés par certaines banques ne se matérialisent pas en forme d'argent versé sur le compte des emprunteurs, mais constituent en fait une limite de découvert équivalente au montant demandé. C'est notamment l'approche adoptée par PostFinance.
Une solution peu idéale pour les indépendants
Pourtant, cette manière de faire n'est pas anodine pour les petits patrons en manque de liquidité. "La perspective de se retrouver en permanence en négatif sur un compte, c'est une catastrophe quand on est une petite entreprise. C'est déjà difficile de sortir la tête de l'eau en temps normal, alors là, c'est psychologiquement encore plus dur", explique Lionel, petit patron du canton de Fribourg qui a fait une demande de crédit auprès de PostFinance.
Contactée, PostFinance se justifie en considérant que cette solution est "plus flexible", la limite accordée pouvant être utilisée en une seule fois ou en fonction des besoins étalée dans le temps.
Sujet radio: Johanna Commenge
Adaptation web: Antoine Schaub