"Zaandam", "Greg Mortimer", "Coral Princess" ou encore "Ruby Princess": le nom de tous ces bateaux a résonné dans les médias parce qu'une partie de leurs passagers étaient infectés par le coronavirus, avec parfois de graves problèmes de santé. Et certains de ces touristes en quarantaine forcée au large ont témoigné de leur vécu, en assurant qu'ils ne monteraient plus jamais à bord d'un navire de croisière.
Aujourd'hui, la saison des croisières est interrompue - une première en 70 ans pour la compagnie italienne Costa. Mais le secteur pourrait bien reprendre rapidement des couleurs, comme on l'a vu par le passé avec des épidémies de gastro-entérite à bord, après le naufrage du Costa Concordia et d'autres événements.
"Les gens vont oublier"
"Il y a eu en Antarctique au début des années 2000 un navire de tourisme qui a coulé", rappelle Alain Grenier, professeur de tourisme à l’Université du Québec à Montréal, dans La Matinale. "Heureusement, ils ont réussi à évacuer tout le monde", poursuit-il. "L'accident aurait pu être beaucoup plus tragique et on aurait pu croire qu'au lendemain, il y aurait une baisse. Et au contraire, il y a eu une augmentation de la demande".
Le Covid-19 est une situation un peu différente, reconnaît le professeur canadien. Mais, souligne-t-il, "dans la mesure où les gens vont oublier et que les compagnies vont nous rendre le produit alléchant, je pense que l'on va sortir de cette crise assez rapidement."
Comment limiter l'impact de la crise et regagner la confiance des clients? MSC Croisières, qui est à l'arrêt jusqu'à fin mai, n'a pas souhaité répondre aux questions de la RTS.
"Quelque chose de fascinant"
Alain Grenier le constate sur les réseaux sociaux: certaines personnes rêvent déjà de repartir en croisière. Il ne comprend pas la capacité de l'humain à oublier si vite, mais il comprend l'attrait pour ces voyages.
"Être confinés là-dedans, ce n'est pas agréable. Mais quand on le choisit, qu'on le fait pour quelques jours, il y a quelque chose d'absolument fascinant de partir de sa cabine et d'aller au restaurant, d'aller se baigner… Et ça va continuer d'attirer les gens malgré la pandémie".
Pour ce spécialiste du tourisme, le domaine du voyage a cependant largement contribué à propager le virus. Il doit donc se remettre en question.
Pauline Rappaz/oang