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Le FMI table sur l'une des pires récessions mondiales suite au Covid-19

L'économiste en chef du FMI, Gita Gopinath, a présenté les prévisions de croissance et ses différents scénarios à la presse, suite à la crise du coronavirus. [AFP - Olivier Douliery]
L'économiste en chef du FMI, Gita Gopinath, a présenté les prévisions de croissance et ses différents scénarios à la presse, suite à la crise du coronavirus. - [AFP - Olivier Douliery]
Le FMI estime que la crise du coronavirus pourrait mener à une récession mondiale de 3% en moyenne en 2020, suivie d'un rebond en 2021. Mais des scénarios alternatifs sont également envisagés.

Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales publié mardi, le Fonds monétaire international (FMI) table sur une reprise d'une activité économique "normale" dès la fin du mois de juin et des mesures de confinement levées au second semestre 2020.

Dans ce scénario, la crise du coronavirus pourrait mener à une récession mondiale de 3% en 2020, suivie toutefois d'une reprise en 2021 qui pourrait grimper jusqu'à une croissance de 5,8% de la richesse mondiale.

Les économies "avancées" seraient toutefois frappées plus durement, puisqu'elles pourraient encaisser une baisse de 4,6% du PIB en 2020, suivie d'une reprise de "seulement" 4,5%.

Cependant, ce scénario de référence nécessite que la pandémie soit effectivement maîtrisée au second semestre de cette année. Sinon la récession pourrait être bien pire. Or, selon l'économiste en chef du FMI Gita Gopinath, il s'agit d'une hypothèse "très probable". "Étant donné l'extrême incertitude qui entoure la durée et l'intensité de la crise sanitaire, nous envisageons également d'autres scénarios plus défavorables" explique-t-elle dans un résumé en français publié par le FMI.

Scénarios alternatifs

La première alternative se base sur l'hypothèse d'une pandémie non maîtrisée à la fin du mois de juin, contraignant les pays à maintenir leurs mesures draconiennes (confinement des populations, fermetures de commerces non essentiels, trafic aérien drastiquement réduit, etc...). Le "PIB mondial" se contracterait alors de 6% au lieu de 3%.

Le deuxième scénario envisage une seconde épidémie survenant en 2021 mais plus légère que la pandémie de cette année. La reprise économique mondiale ne serait alors pas de 5,8% mais d'environ 0,8%.

Enfin, un troisième scénario "catastrophe" envisage une combinaison des deux premiers, soit un prolongement de la pandémie en 2020 et une seconde épidémie en 2021. Dans ce cas-là, au lieu d'avoir un rebond en 2021, la récession se poursuivrait, avec une contraction d'environ -2,2% en 2021.

Ces projection, indicatives, contiennent "quatre éléments communs", a précisé le FMI. Il cite "l'impact direct des mesures visant à contenir la propagation du virus; le resserrement des conditions financières; les mesures politiques pour soutenir les revenus et assouplir les conditions financières; et les cicatrices laissées par la dislocation économique".

Variable selon les pays

Pour la Suisse, le rapport du FMI table, dans son scénario de base, sur une baisse de 6% du PIB en 2020, suivie d'une reprise de 3,8% en 2021. Les prix à la consommation devraient rester stables (-0,4% en 2020, +0,6% en 2021), et le taux de chômage devrait grimper de 0,4% à 2,7% en 2020, puis diminuer légèrement en 2021.

Par ailleurs, des pays comme l'Italie (-9,1%) ou l'Espagne (-8%) pourraient être plus durement touchées, tandis que la Chine (+1,2%) pourrait s'en sortir en évitant la récession.

Le FMI prévoit enfin une chute record du PIB pour la zone euro, à -7,5% en moyenne dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

Depuis le début de la crise, de nombreuses voix se sont en outre faites entendre, principalement du côté des mouvements écologistes ou des économistes hétérodoxes, afin de ne pas chercher à renouer à tout prix avec la course à la croissance dès la sortie de crise.

jop avec agences

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