Ce montant de 80 milliards de francs, qui additionne les aides de la Confédération, des cantons et des communes, serait proportionnellement comparable aux 2300 milliards déjà décidés dans le plan de sauvetage des Etats-Unis.
L'effort suisse serait ainsi "dans le bas de la moyenne internationale", à en croire l'hebdomadaire SonntagsBlick.
Des prédictions relatives
Mais ces estimations sont à prendre avec des pincettes, selon Bernard Dafflon. D'une part, certains montants ont été annoncés sans qu'on sache précisément l'usage qui en sera fait. Et d'autre part, certaines mesures ne sont pas forcément prises en compte dans le calcul du coût de la relance.
Pour Bernard Dafflon, il faudra notamment augmenter les salaires du personnel hospitalier. Et de préciser: "J'y ajoute aussi l'agriculture. Les traités internationaux type Mercosur ne sont pas ceux qui vont nous assurer, demain, un ravitaillement correct. Il faudra aussi penser aux dépenses régulières sur les produits et les nécessités médicales, les masques et autres, afin de ne pas dépendre totalement de l'étranger. Et tout cela va entrer dans les budgets de fonctionnement et donc augmenter les dépenses."
Un coût supportable pour la Suisse
Pour le professeur honoraire de l'Université de Fribourg, ces coûts en cascade seront toutefois supportables pour la Suisse.
"Aujourd'hui, si on additionne les dettes de la Confédération, des cantons et des communes, on atteint 27% du PIB. Ce qui veut dire que si on travaillait et qu'on consacrait toute notre énergie à rembourser la dette, on pourrait le faire en trois mois. Nous avons donc un matelas financier qui est largement convenable pour supporter les aides financières qui sont annoncées et qui devront encore l'être."
L'expert a ainsi calculé qu'avec la crise, l'endettement public de la Suisse devrait passer de 27% à 42% du PIB. Une augmentation importante mais somme toute rassurante comparée par exemple à l'endettement allemand de 61%, un chiffre qui date d'avant le début de la crise.
Guillaume Meyer/ther