Le baril de Brent de la mer du Nord est tombé sous les 20 dollars mardi à la mi-journée, perdant près de 20% par rapport à la veille pour les livraisons en juin.
Le West Texas Intermediate (WTI) américain, lui, est repassé en territoire négatif au lendemain d'une chute spectaculaire qui l'a vu tomber en dessous de zéro pour la première fois de son histoire. Il valait -3,43 dollars vers 11h15 (heure suisse) en ce dernier jour de cotation pour mai.
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Le pire encore à venir
Le marché du pétrole s'effondre depuis plusieurs semaines alors que les restrictions de déplacements dans de nombreux pays et la paralysie de nombreuses économies à cause de la crise du coronavirus ont fait fondre la demande. Et les investisseurs s'attendent à pire encore puisqu'une profonde récession s'annonce dans le monde.
Une forte pression s'exerce également sur les capacités de stockage du brut, proches de la saturation. Le fournisseur de données économiques Natural Gas Intelligence évoque un taux de remplissage mondial à 80%, selon l'analyste Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank.
Ces pays pétroliers, membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés en tête, se sont pourtant engagés à réduire leur production dans des proportions record mais qui restent nettement insuffisantes par rapport à la chute de la demande.
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Conséquences sur les Bourses du Golfe
La Bourse saoudienne et celles des autres pays du Golfe ont fermé en baisse mardi, au lendemain de l'effondrement des prix du pétrole américain.
L'effondrement des prix du pétrole lié à la crise de Covid-19 pourrait entraîner une perte de revenus annuels de plus de 230 milliards de dollars pour les pays exportateurs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, avait estimé le FMI dans un rapport paru la semaine dernière.
Agences/oang
Peanuts pour le consommateur suisse
Alors que les prix du pétrole se sont effondrés, le consommateur suisse n'en retire pratiquement aucun avantage.
Un litre d'essence sans plomb 95 coûtait en moyenne environ 1,40 franc en Suisse ces derniers jours, soit près de 20 centimes de moins qu'avant le début de la crise du coronavirus, constate le portail d'informations financières Inside Paradeplatz.
Avenergy Suisse, qui représente les intérêts des importateurs de combustibles et carburants liquides, note qu'en Suisse les taxes publiques représentent plus de la moitié du prix de l'essence. A cela s'ajoutent les coûts de distribution, d'approvisionnement et de fret.
Avenergy rappelle que "la Suisse n'achète que peu de brut américain". L'or noir provient d'abord du Nigeria (34,2%), du Kazakhstan (28,7%) et de la Libye (22,3%), ensuite des Etats-Unis (10,5%) et de l'Algérie (3,3%).
Le directeur général de Migrol, Daniel Hofer, remarque de son côté que la faiblesse des prix du pétrole a généré une reprise soutenue de la demande, en particulier pour le mazout de chauffage.