Le journal dominical a interrogé 51 chefs des plus grandes
entreprises suisses, et 35 d'entre eux ont accepté de répondre au
questionnaire. 26% de ces patrons estiment que le gouffre salarial
entre le management et le reste du personnel est un vrai
problème.
Pour 51%, c'est un problème "partiel", et pour 20%, ce n'est pas
du tout un problème. 71% estiment que les millions encaissés par
les managers peuvent troubler la paix sociale.
Problème d'acceptation
Ce point de vue est partagé par Rudolf Staempfli, président de
la fédération patronale suisse. Les hauts salaires posent un
"véritable problème d'acceptation", a-t-il déclaré dans une
interview publiée mercredi dernier par le journal Berner Zeitung.
Chaque manager doit décider en "fonction de sa conscience, ce qu'il
peut faire ou non", a-t-il ajouté.
ap/tac
Salaires controversés
Selon l'enquête, 65% des patrons ne veulent pas que leurs salaires soient limités par la loi. C'est aux entreprises d'en décider éventuellement par elles-mêmes.
37% d'entre eux estiment cependant qu'il y a un seuil à ne pas dépasser, soit 10 millions de francs par an. Pour les autres, il ne doit pas y avoir de limite maximale.
Les hauts salaires des patrons suisses, que ce soit dans l'industrie, les banques ou les assurances, ont été maintes fois dénoncés ces derniers temps.
Les patrons répondent invariablement qu'ils s'alignent sur les rémunérations versées à l'étranger, notamment aux Etats-Unis.
Marcel Ospel, patron de l'UBS, est l'homme le mieux rémunéré de Suisse avec 24 mio de francs par an. Daniel Vasella, à la tête de Novartis, suit de près avec 21 mio, selon un classement de la Handelszeitung.