Pétrole: l'OPEP réagit à la crise des marchés
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé mardi d'augmenter sa production de 500'000 barils par jour. Ceci afin de calmer les marchés, préoccupés par le risque de tensions sur l'approvisionnement de brut.
La décision surprise doit prendre effet le 1er novembre. Selon
le secrétaire général de l'OPEP, Abdalla Salem El-Badri, le nouveau
quota de production de l'OPEP s'élève à 27,2 millions de barils par
jour. L'organisation a également fait savoir qu'elle "suivra
attentivement" les variations des cours mondiaux de pétrole.
La hausse de l'offre de brut a été en partie décidée à cause de
l'impact de la crise des crédits immobiliers à risque aux
Etats-Unis, a expliqué Salem El-Badri. Les cours élevés du pétrole
ont également joué un rôle dans la décision de l'OPEP, qui a voulu
montrer aux consommateurs qu'elle n'était pas indifférente au
problème, a-t-il ajouté.
Réaction positive
Après l'annonce de l'OPEP, le baril de "light sweet crude" pour
livraison en octobre a gagné 13 cents à 77,62 dollars sur le New
York Mercantile Exchange (Nymex), alors qu'il avait dépassé un peu
plus tôt les 78 dollars. A Londres, le baril de Brent progressait
de 7 cents à 75,55 dollars.
La décision de l'OPEP est "très positive", a commenté John Hall,
un analyste de la société John Hall Associates à Londres. Elle a
surpris les observateurs alors qu'avant la réunion de l'OPEP à
Vienne, de hauts membres du cartel pétrolier jugeaient le niveau de
production actuel suffisant. Mais de nombreux experts
s'interrogeaient sur la capacité de l'organisation à répondre à une
hausse attendue de la demande à l'approche de l'hiver dans
l'hémisphère nord.
L'OPEP, qui assure environ 40% de la demande mondiale de brut, a
la capacité de produire jusqu'à 3,15 millions de barils
supplémentaires, selon Eshan Ul-Haq, chef analyste du cabinet PVM
Oil Associates, à Vienne.
ats/sun
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Incertitudes
Le président de l'OPEP Mohamed Al Hamli, également ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, a reconnu mardi "des incertitudes persistantes sur les perspectives de demande mondiale de pétrole, exacerbées récemment par les turbulences sur les marchés financiers."
"L'OPEP, a-t-il assuré, continuera à surveiller les développements sur le marché pétrolier et agira de manière opportune et adéquate en cas de signes de pénurie de brut."
L'Agence internationale de l'énergie, basée à Paris, avait appelé l'organisation à augmenter sa production, estimant que la demande mondiale pourrait dépasser l'offre avec l'arrivée de l'hiver.
Le prix du brut avait atteint un record en cours de séance à 78,77 dollars le baril début août sur le Nymex.