Le baril de "light sweet crude" (WTI) coté aux Etats-Unis pour livraison en juin s'est envolé jeudi d'environ 20%, pour clôturer à 16,50 dollars après plusieurs jours agités. Lundi, le baril pour livraison en mai avait notamment fini sous zéro dollar pour la première fois de son histoire. A Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a gagné 4,7% par rapport à la clôture de la veille, pour finir à 21,33 dollars.
Le WTI avait déjà bondi de 19% mercredi après les déclarations du président américain Donald Trump, qui a prévenu dans un tweet avoir donné ordre de "détruire" toute embarcation iranienne qui s'approcherait de façon dangereuse de navires américains dans le Golfe.
Escalade maritime
Selon Washington, onze vedettes rapides des Gardiens de la Révolution de l'Iran ont croisé à plusieurs reprises la proue et la poupe de navires américains patrouillant dans le Golfe, "à distance extrêmement rapprochée et à grande vitesse". L'Iran a par ailleurs annoncé mercredi le lancement d'un premier satellite militaire, aussitôt dénoncé par les Etats-Unis qui accusent Téhéran de développer des programmes des tirs de missiles masqués. "L'Iran devra rendre des comptes", a prévenu le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Le Golfe est une artère majeure pour l'exportation du brut vers les marchés mondiaux, et tout regain de tension a immanquablement un impact haussier sur les cours de l'or noir. Cette montée des tensions a éclipsé le rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie qui a fait état mercredi d'une hausse de 15 millions de barils des réserves américaines de brut. Ces dernières sont proches de leur maximum car la consommation hebdomadaire a dégringolé de plus de 25% sur un an en raison, notamment, du confinement anti-Covid-19.
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Un objectif caché?
Pour le spécialiste des marchés pétroliers Phillip Futures, cependant, le tweet de Donald Trump pourrait avoir un objectif caché: "Il est très probable qu'il s'inscrive dans la stratégie de son administration pour peser sur les prix du pétrole", a-t-il indiqué, rappelant que les producteurs américains de schistes de pétrole avaient été durement impactés par la chute des cours. Selon les analystes, les tensions géopolitiques n'auront pas d'effet durable si les réserves sont pleines.
Les cours de l'or noir restent toutefois à leurs niveaux les plus bas depuis des année. "Une remontée des prix dépend uniquement d'une action coordonnée immédiate de l'OPEP pour limiter la glissade vers le bas et/ou d'une vive et improbable reprise de la demande en mai", a estimé un autre expert. Ces derniers s'accordent pour considérer comme insuffisant la baisse récente de la production décidée la semaine dernière.
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ats/vic