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Heureux administrateurs suisses

Le meilleur administrateur est aussi le mieux payé du pays
Marcel Ospel et les administrateurs suisses sont les mieux payés
Les membres de conseils d'administration des grandes entreprises suisses sont les mieux payés d'Europe. Ils ont perçu en 2006 une rémunération moyenne de 140'000 euros, soit presque le double de leurs collègues du Vieux-Continent.

Les honoraires par séance sont également beaucoup plus élevés, a
indiqué le cabinet de conseil et de recrutement de cadres Heidrick
& Struggles dans une étude publiée mercredi. Un administrateur
en Suisse gagne en moyenne 6381 euros, alors qu'en Suède ce montant
ne dépasse pas 1907 euros (avec moyenne européenne à 3267
euros).



Reste que globalement la tendance est à l'augmentation dans tous
les pays, avec un doublement constaté au cours des huit dernières
années. Le phénomène s'explique à la fois par la volonté d'engager
des personnes de renom et par le fait que les responsabilités qui
incombent aux administrateurs sont plus lourdes, relève
l'étude.

Manque de transparence

Les conseils d'administration sont loués pour leur degré
d'indépendance, avec un taux de 75% (contre 62% en 2005), qui place
la Suisse avec une avance de plus de 20 points de pourcentage par
rapport à la moyenne européenne. Un taux qui diminue toutefois
lorsqu'il s'agit de la composition des commissions, selon
l'étude.



En matière de transparence, le cabinet Heidrick & Struggles
relève des progrès depuis 2002 en Suisse, année de l'introduction
du code de gouvernement des entreprises. Des améliorations sont
encore possibles dans la publication des salaires et de leur mode
de calcul, sans oublier un manque de transparence au niveau de la
détention d'actions. Autre déficit, celui lié à la quasi-absence
d'évaluation des administrateurs, seuls 20% des grands groupes
helvétiques pratiquant la chose.

La Suisse à la 3e place

Leurs conseils d'administration comptent par ailleurs moins de
membres que la moyenne européenne (9,8 membres contre 12,8) et se
réunissent moins souvent (7,3 fois par an contre 8,7). A la lumière
de l'ensemble des critères, la Suisse enlève la troisième place du
classement général, devant la France, reculant ainsi d'un rang au
regard de 2005. La première place revient à la Grande-Bretagne et
la deuxième aux Pays-Bas. L'étude porte sur 294 grandes entreprises
réparties dans dix pays.



agences/jab

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Américains les mieux représentés

La Suisse se distingue aussi en affichant le taux le plus élevé d'étrangers. En effet, pas moins de 45% des administrateurs ne sont pas détenteurs d'un passeport à croix blanche, contre une moyenne européenne d'allogènes de 18%. La tendance est au renforcement de cette présence avec une hausse de trois points par rapport à 2005.

Les Américains sont les plus représentés parmi les étrangers siégeant dans les organes de surveillance avec 27%. Ils sont suivis des Allemands (22%), des Britanniques (15%) et des Français (11%). L'étude précise que le nombre des Russes, Indiens et Chinois devrait croître à l'avenir, reflétant l'émergence de ces marchés.

Les femmes apparaissent toujours sous-représentées au sein des conseils d'administration suisses. Elles n'occupent que 7,2% des sièges, contre une moyenne de 8,4% à l'échelle européenne. Un administrateur, tout sexe confondu, affiche un âge moyen de 59,4 ans, ce qui met la Suisse au 3e rang des titulaires les plus vieux.