En mars, les prévisions étaient de -1,5%. En raison des mesures prises par Berne pour freiner l'expansion de l'épidémie du coronavirus, les experts du SECO, qui ont procédé à une actualisation extraordinaire de leurs prévisions, tablent sur un taux de chômage à 3,9% en moyenne annuelle, ont-ils indiqué jeudi.
Le SECO précise que plusieurs entreprises ont dû réduire, voire même interrompre, leurs activités commerciales, comme dans les secteurs de l'hôtellerie-restauration, du commerce de détail ou de la culture et des loisirs. Il en résulte une contraction brutale de la production et des dépenses de consommation des ménages.
Chaînes d'approvisionnement touchées
Avec la détérioration rapide du contexte international, les chaînes d'approvisionnement globalisées sont elles aussi en partie en souffrance, d'où une contraction majeure du PIB au premier semestre 2020.
Pour 2021, le Seco anticipe une reprise timide, marquée par un rebond de 5,2%, contre 3,3% anticipé en mars. Le chômage est aussi attendu en hausse, à 4,1%, contre 3,0% en mars.
A certaines conditions
Mais cette reprise ne se concrétisera que "pour autant que l'assouplissement progressif des mesures sanitaires se poursuive, que de nouvelles vagues pandémiques de grande ampleur réclamant des mesures restrictives comparables ne déferlent pas et que les effets de second tour, qui pourraient prendre la forme de licenciements, de défaillances en matière de crédit et de faillites d'entreprises, restent limités".
Plusieurs scénarios
Evoquant divers scénarios, les prévisionnistes du SECO estiment que si les consommateurs suisses devaient moins se laisser déstabiliser par le coronavirus ou si la reprise devait se révéler plus vigoureuse à l'étranger, l'économie helvétique pourrait se relever plus rapidement.
Si, par contre, tel n'était pas le cas, avec une prolongation des mesures de confinement, la reprise serait extrêmement compromise. Dans cette hypothèse, la Suisse serait entraînée dans une vague de licenciements et de faillites.
Menace sur le système financier
Le SECO voit même un risque de menace pour la stabilité du système financier, avec l'endettement public élevé et les défaillances en matière de crédit et d'insolvabilité des entreprises qui pourraient prendre l'ascenseur.
ats/jpr