Les ménages suisses affichent une propension à dépenser de plus
en plus en favorable. L'indice du climat de consommation a
poursuivi son ascension pour gagner quatre points selon le relevé
de janvier et atteindre +17 points, au plus haut depuis six
ans.
Les ménages confiants
La confirmation du phénomène s'explique en premier lieu par la
meilleure appréciation que font les consommateurs de leur situation
financière, a indiqué jeudi le Secrétariat d'Etat à l'économie
(SECO). L'enquête, dont la précédente livraison remonte à octobre
2006, a été menée auprès de 1100 ménages. Ceux-ci se montrent en
premier lieu plus optimistes (de -8 points à zéro par rapport à
octobre) quant au développement de leur budget au cours des douze
derniers mois.
Supérieur à la moyenne
Autre signe positif, leur appréciation relative aux douze
prochains mois (de +5 points à +8). Une évolution d'autant plus
réjouissante, constatent les experts du SECO dans leur commentaire,
que ces deux sous-indices dépassent leur valeur moyenne de long
terme durant les derniers trimestres.
Les ménages confirment au passage les études les plus récentes
livrées par les instituts de prévisions conjoncturelles, qui toutes
font part d'une embellie de l'économie suisse en 2006. Ils jugent
en effet toujours plus favorablement la situation générale des
douze derniers mois (de +41 points à +44).
Moins peur du chômage
L'amélioration se reflète plus loin quant à la sécurité de
l'emploi, autrement dit la peur du chômage. Les sondés voient une
consolidation dans ce domaine avec un sous-indice qui progresse de
45 points à -39.
La tendance est similaire, bien que moins marquée, pour la
propension à consommer, selon le SECO. De bonnes dispositions des
ménages helvétiques qui rejaillissent dans l'opportunité de
constituer de l'épargne (de +40 points à +42) et dans celle de se
décider en faveur d'achats importants (de -10 points à -7), une
voiture par exemple.
Craintes sur les prix
Les sondés se montrent en revanche plus sévères quant à leur
appréciation de l'inflation. Le sous-indice touchant à
l'augmentation des prix au cours des douze derniers mois s'est
dégradé de +58 points à +52, celui s'intéressant aux douze
prochains mois reculant de +55 points à +41.
Une réticence qui n'empêche pas les Suisses d'appréhender l'avenir
avec optimisme. Le sous-indice ayant trait à l'anticipation du
développement économique futur (à douze mois toujours) est passé en
trois mois de +19 points à +26, confirmant des niveaux élevés
depuis plusieurs trimestres. L'indice du SECO est calculé une fois
par trimestre.
Il se rapproche actuellement de ses plus hauts niveaux
historiques, atteints par deux fois (en 1989 et en janvier 2001)
avec un indice culminant à +25 points. La période d'ascension a
démarré à partir du dernier creux conjoncturel survenu en octobre
2002 (-39 points).
ats/het
Inflation minime
Autre indice, le niveau des prix en Suisse a reculé en moyenne de 0,7% en janvier par rapport au mois précédent. L'inflation exprimée en rythme annuel a atteint 0,1%, affichant de la sorte son plus bas niveau depuis près de trois ans, contre 1,3% encore en janvier 2006.
La Suisse n'avait pas connu un taux de renchérissement aussi bas depuis mars 2004 où il s'était alors fixé à -0,1%, a fait savoir jeudi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué. En décembre dernier, il se montait à 0,6%.
Dans le détail des secteurs
Le phénomène de l'inflation pour janvier s'explique par les soldes, avec le groupe habillement et chaussures dont les prix ont diminué de 17,8%.
L'indice progresse faiblement de 0,1% dans le groupe alimentation et boisson alcoolisées.
Par rapport à décembre, la baisse des prix concerne avant tout les articles d'importation (-3,1%), alors que l'indice progresse de 0,2% pour les articles de fabrication suisse.
En rythme annuel, les produits du pays sont en hausse de 0,9%, alors que les produits importés reculent de 1,9% en moyenne.
La diminution des prix du mazout, conséquence du recul des cours du brut, a également tiré l'indice de l'inflation vers le bas (-0,6%).
En hausse de 1,9%, l'indice des prix du groupe restaurants et hôtels reflète une augmentation saisonnière du prix des nuitées et des services de restauration.
En légère progression de 0,1%, l'indice du groupe santé conjugue une adaptation à la hausse des tarifs hospitaliers et une baisse du prix des médicaments.