L'année débute avec une nouvelle répartition des cartes: pour la
première fois, le japonais Toyota a dépassé Ford en termes de
ventes aux Etats-Unis, établissant un nouveau podium en 2007:
General Motors (GM), suivi de Toyota et de Ford.
Chrysler, troisième constructeur américain, reste en 4e
position. Les trois constructeurs nationaux, qui ont longtemps
détenu 95% du marché, voient leurs parts cumulées réduites à 51,1%
fin 2007, tandis que les constructeurs asiatiques - japonais en
tête détiennent 41,7%, selon le cabinet Autodata. Les Européens
constituent une moindre menace pour les Big Three, avec 7,2% du
marché, mais sont surreprésentés sur le créneau du luxe.
Efforts de restructuration
Grâce à leurs efforts de restructuration - entamés fin 2005 chez
GM et un peu plus tard chez Ford et Chrysler -, «les compagnies
américaines ont commencé à réduire leur écart avec les Japonais en
termes de qualité des produits et de productivité», reconnaît Bruce
Clark, analyste chez Moody's.
«Les concessions salariales vont leur permettre de réduire encore
les coûts de production», prédit Bruce Clark, alors que les trois
constructeurs ont déjà supprimé globalement près de 100 000
postes.
La semaine dernière, GM s'est dit satisfait d'avoir atteint son
but en 2007, qui était de stabiliser ses parts de marché. Ford a
progressé au niveau financier, en réduisant considérablement ses
pertes nettes sur neuf mois, après une perte record de 12,6
milliards de dollars (13,88 milliards de francs) en 2006. Mais il
reste encore du chemin à parcourir. GM a accusé une perte nette de
39 milliards au 3e trimestre 2007, mais pour des raisons purement
fiscales, et lutte pour mettre plus de nouveaux modèles économes en
carburant sur le marché.
De son côté, Ford n'a pas fini de remanier son «mix produit»
l'équilibre entre modèles chers à forte marge et modèles
populaires, bon marché et à fort volume - «et doit encore
stabiliser ses parts de marché», relève Tom Libby, de JD Power.
Chrysler à la traîne
Chrysler à la traîne De l'avis général, Chrysler, passé l'été
dernier aux mains du fonds Cerberus est dans la situation la plus
précaire même si son nouveau propriétaire a donné un coup
d'accélérateur à sa restructuration pour que le groupe cesse de
perdre autant d'argent. «Chrysler est concentré sur le marché
nord-américain», reproche Bruce Clark. Le constructeur n'a pas de
relais de croissance à l'étranger, notamment sur les marchés
émergents comme la Chine, l'Inde, la Russie et le Brésil, où GM et
Ford ont déjà vu l'intérêt d'être offensifs.
Même les modèles les plus performants des constructeurs américains
dans le domaine énergétiques vont toutefois se heurter en 2008 au
ralentissement de l'économie américaine et à la cherté des prix de
l'énergie. Goldman Sachs a revu en baisse sa prévision de ventes de
véhicules pour l'année, à 15 millions d'unités contre 16,3 millions
en 2007, et Standard and Poor's, dans son dernier rapport
sectoriel, redoute «la pire année pour le secteur depuis 10
ans».
afp/cab
Voitures de collection aux enchères
Plus de mille voitures d'exception vont être dispersées à partir de mardi dans l'Arizona (sud-ouest des Etats-Unis) lors des enchères annuelles Barrett-Jackson, réputées être le plus important événement du genre au monde et qui devraient attirer 250'000 passionnés.
La voiture la plus ancienne date de 1913, la plus récente vient de sortir des chaînes de production, mais toutes constituent des pièces rares pour lesquelles des collectionneurs sont prêts à aligner les zéros: en 2007, ces enchères avaient réalisé un chiffre d'affaires de 112 millions de dollars.
Parmi les véhicules emblématiques de la 37e édition de cette vente de six jours à Scottsdale, près de Phoenix, figurent la Ford Thunderbird décapotable 1966 du film "Thelma et Louise", et une limousine présidentielle Cadillac de 1996, dotée d'un blindage haute résistance.
Mais ce sont surtout les "muscle cars", puissantes voitures américaines des années 1960 et 1970, qui tiennent la vedette de cet événement. Leurs prix se sont récemment envolés avec l'arrivée sur le marché d'acheteurs de la génération du "baby-boom", désireux de s'offrir les voitures dont ils rêvaient quand ils étaient jeunes.