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Coop rachète les magasins Carrefour

Coop rachète les 12 magasins suisses de Carrefour
Coop rachète les 12 magasins suisses de Carrefour
La concentration se poursuit dans la distribution helvétique. Coop rachète les 12 enseignes Carrefour pour 470 millions de francs dans le but de doubler le nombre de ses hypermarchés. La marque française disparaîtra de Suisse.

Coop veut rattraper son retard dans le domaine des magasins
d'une surface de plus de 4200 m², a expliqué Hansueli Loosli, le
patron du groupe bâlois, mardi devant la presse à Zurich. Son
secteur des «mégastores» connaît une croissance de plus de 10%, a-t
il ajouté.

Coop renonce à 6 grands projets

Coop détient déjà douze centres de ce type, grâce notamment à la
reprise des hypermarchés Waro à fin 2002. En comptant les douze
magasins Carrefour ainsi que deux projets en cours de réalisation à
St-Gall et Coire, le groupe couvrira plus largement la
Suisse.



Les lieux d'implantation des deux entreprises se complètent, a
indiqué Hansueli Loosli. Coop pourra aussi renoncer à six grands
projets de centres avec parking, dont un à Bernex près de
Genève.

Feu vert attendu

Les magasins Carrefour en Suisse étaient détenus jusqu'ici pour
moitié par le géant français, numéro deux mondial, et pour l'autre
moitié par Maus Frères, propriétaire de Manor. L'accord de vente a
été conclu lundi. Il entrera en vigueur dès que la Commission de la
concurrence (Comco) aura donné son feu vert. La décision devrait
tomber au plus tard à fin février, a estimé Hansueli Loosli très
confiant.



En cas d'approbation, l'intégration sera achevée en juin 2008. Les
magasins Carrefour deviendront des hypermarchés à l'enseigne de
Coop avec l'assortiment du groupe suisse. Les 2200 employés
conserveront leur travail, à l'exception d'une vingtaine de
cadres.

Unia et la FRC réagissent

Le syndicat Unia a salué le maintien des emplois. Il espère que
les collaborateurs de Carrefour pourront disposer de la convention
collective de travail (CCT) du groupe bâlois.



De son côté, la Fédération romande des consommateurs (FRC) demande
l'arbitrage de la commission. Elle s'inquiète notamment de l'impact
de toutes ces opérations sur le commerce de détail en Suisse.

Nouvelle stratégie

Le retrait de Carrefour de Suisse s'inscrit dans le cadre de sa
stratégie. Le groupe français ne veut se développer que dans les
pays où il fait partie des deux premiers acteurs du secteur. Avec
1,1% de parts de marché, les magasins en Suisse n'ont pas la taille
critique pour survivre seuls.



Il est en outre difficile de dépasser les deux rivaux historiques
que sont Migros et Coop en Suisse, a expliqué le représentant de
Carrefour. Il n'a en revanche pas voulu commenter d'éventuelles
négociations avec Migros ou d'autres entreprises dans le cadre de
cette vente.



Les magasins Carrefour, implantés notamment à Bienne, La Chaux
de-Fonds, Vernier (GE) et Villars-sur-Glâne (FR), ont réalisé l'an
dernier un chiffre d'affaires de 950 millions de francs. Coop, avec
des ventes de 14,7 milliards de francs, mise sur une croissance de
5%.

Pas la première fois

Carrefour s'était déjà retiré de la Suisse après une première
tentative en 1991. Faute de développement suffisant, il avait cédé
à Migros les deux centres commerciaux qu'il exploitait près de
Lausanne et de Bienne.



Le géant français a fait son grand retour en 2000, en reprenant
40% du capital des hypermarchés Jumbo avec Maus Frères.



ats/tac

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La saga des rachats

Après le rachat de Denner par Migros, le marché de la distribution en Suisse vit une nouvelle étape de concentration avec la reprise de Carrefour par Coop. La concurrence et la chasse aux parts de marché fait rage depuis l'arrivée de grands groupes étrangers.

Alors que jusque-là, les No1 et No2 de la distribution en Suisse, Migros et Coop, faisaient face à des acteurs à leur portée, ils se trouvent aujourd'hui face à des poids lourds, avec l'offensive des hard discounters allemands Aldi et Lidl.

La riposte s'est très vite concrétisée: en janvier, Migros frappait un grand coup face à son rival historique bâlois en annonçant la reprise de 70% de Denner, No3 dans l'alimentaire.

Cette acquisition, qui doit encore obtenir l'aval de la Comco, fait partie d'une longue série de transactions enregistrées ces dix dernières années.

Globus-ABM a repris une grande partie des enseignes Jelmoli en 95, avant d'être lui-même avalé par Migros en 97.

Denner a repris les magasins Pick Pay à l'automne 2005.

De son côté, Coop a annoncé ce printemps la reprise des magasins d'électronique et électroménagers Fust.

Le groupe bâlois avait déjà racheté Waro en 02 et EPA en 04. Il a également acquis bijoutier Christ.

Carrefour a acquis en 2000 les enseignes Jumbo (à 40% puis 50%), les rebaptisant à son nom.

PAM s'est emparé en 05 des magasins Usego, Primo et Vis-à-vis de Suisse romande appartenant à Bon appétit Group. Volg a intégré lui les activités alémaniques d'Usego.

Les rachats de Denner et Fust font l'objet d'une enquête minutieuse de la Comco. Dans le cas du rachat de Denner par Migros, l'autorité évalue non seulement les répercussions négatives pour les consommateurs, mais aussi pour les fournisseurs.

Pour Fust, elle veut déterminer les effets de la concentration avec Interdiscount, qui appartient déjà au groupe Coop.