Les ministres sont prêts à s'engager et à se rencontrer, a
expliqué la conseillère fédérale Doris Leuthard, qui présidait la
séance, à l'issue de la rencontre. Les participants ont reconnu la
nécessité d'élargir les discussions commerciales, qui ont buté sur
l'agriculture, à d'autres secteurs notamment les services.
Les ministres de 26 pays membres de l'OMC et le commissaire
européen au Commerce, Peter Mandelson, étaient réunis samedi matin
en marge du Forum économique mondial de Davos pour tenter de
relancer les négociations sur un nouvel accord commercial.
«Nous devons dire au monde que le cycle de Doha n'est pas mort», a
dit devant la presse Peter Mandelson. Il a appelé «tout le monde» à
faire preuve de souplesse dans les mois prochains. De con côté, le
directeur général de l'OMC Pascal Lamy a affirmé à la sortie de la
réunion qu'une relance du cycle nécessiterait de nouvelles
propositions de la part de toutes les parties.
Optimisme et réalisme
La réunion a dégagé une note optimiste, a estimé Pascal Lamy.
«Nous allons pouvoir entamer une nouvelle approche d'atterrissage».
Aucune échéance n'a été fixée pour une reprise des négociations et
un accord, mais «plus le temps passe, plus on est près de la date
limite». La fenêtre pour redémarrer les négociations s'étend sur le
premier semestre, selon M. Lamy.
«Je ressens optimisme et réalisme», a déclaré de son côté la
Secrétaire américaine au commerce Susan Schwab devant la presse.
Les Etats-Unis sont prêts à adapter leurs propositions, mais des
gestes sont attendus de la part des autres partenaires. Le point
d'achoppement du côté de Washington concerne les subventions
agricoles domestiques. Il faudra voir jusqu'où les Etats-Unis
peuvent réduire ce système, a dit Mme Schwab. Les Américains
reprochent à l'Union européenne le niveau de ses droits de douanes
agricoles.
Geste envers le G20
Une réduction des droits de douanes agricoles serait possible, a
relevé pour sa part le commissaire européen au commerce extérieur
Peter Mandelson. Il attend toutefois lui aussi un geste des autres
partenaires. Le négociateur de l'UE a aussi répété sa volonté de
faire un pas vers le G20 (les 20 principaux pays émergents) sur
l'agriculture.
Quant au Brésil et à l'Inde, qui font partie du G20, ils devraient
fixer une nouvelle offre sur les produits industriels, a ajouté M.
Lamy. La reprise des négociations est importante. Si aucun accord
n'est trouvé, l'économie et le commerce ne s'arrêteront pas, mais
les pays en voie de développement vont en pâtir, a relevé le
secrétaire général de l'OMC.
Plusieurs dirigeants, dont le président brésilien Luiz Inacio Lula
da Silva et le Premier ministre britannique Tony Blair, avaient
souhaité la veille à Davos une relance des négociations. Le
président brésilien avait lancé un vibrant appel aux pays riches
pour qu'ils réduisent leurs subventions agricole. «Nous voulons
envoyer un signal aux pays les plus pauvres et leur dire qu'ils
auront leur chance au 21e siècle», avait-il déclaré.
ats/afp/sun
Discussions au point mort
Les négociations de l'OMC, appelées «cycle de Doha», sont suspendues depuis l'été dernier en raison de désaccords profonds sur les droits de douanes et les subventions à l'agriculture.
La France, notamment, est opposée à de nouvelles concessions européennes en matière agricole.
Le cycle de Doha, lancé en 2001, aurait déjà dû être conclu depuis deux ans.
Le sommet informel organisé à Davos par Doris Leuthard a réuni les grands acteurs du commerce mondial, mais aussi des pays en voie de développement.
La rencontre était la première regroupant toutes les sensibilités des membres de l'OMC au niveau ministériel.
Accord de libre- échange Suisse-Egypte
Doris Leuthard et les ministres de l'Association européenne de libre-échange (AELE qui comprend la Suisse, l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège) ont signé à Davos un accord de libre-échange avec l'Egypte, représentée son ministre de l'Industrie et du Commerce, Rachid Mohamed Rachid.
Outre la libéralisation des échanges commerciaux, l'accord permettra de supprimer la majeure partie des discriminations qui affectent les exportations industrielles suisses, selon le Département fédéral de l'économie (DFE).
Le texte prévoit également des éléments sur la protection de la propriété intellectuelle et la coopération technique.