La Bourse de New York a fini en légère hausse, l'indice Dow
Jones prenant 0,43% tandis que le Nasdaq a gagné 0,34%, au
lendemain d'une baisse sans précédent depuis septembre 2001. Mais
les marchés européens et asiatiques ont fini en nette baisse pour
la deuxième séance consécutive.
La Maison Blanche a réaffirmé sa confiance dans la solidité de
l'économie américaine, et le président de la Réserve fédérale Ben
Bernanke est monté au créneau, se voulant rassurant devant le
Congrès. Il a jugé que les marchés fonctionnaient "bien" et s'est
montré optimiste en tablant sur "une croissance modérée à
l'avenir", voire une accélération.
Appels au calme
Une manière de répondre aux déclarations de son prédécesseur à
la tête de la Fed, Alan Greenspan, qui, en évoquant lundi des
risques de récession aux Etats-Unis, a contribué à déclencher la
bourrasque qui a frappé les Bourses mondiales.
Le Premier ministre chinois Wen Jiabao est lui aussi intervenu
pour lancer un appel au calme, après la chute de près de 9% subie
mardi par la Bourse de Shanghai. Il a évoqué, selon l'agence Chine
Nouvelle, la nécessité de réformer le système financier local de
manière "saine et progressive".
Apaiser les rumeurs
Une manière d'apaiser les rumeurs selon lesquelles le
gouvernement s'apprêtait à renforcer drastiquement la surveillance
des marchés pour mettre un terme à la spéculation boursière, la
Bourse de Shanghai ayant grimpé de 130% l'an dernier.
Le Premier ministre australien John Howard a jugé normal que
"lorsqu'une économie croît aussi fortement que l'économie chinoise,
il y ait des corrections de temps en temps", tandis que la ministre
française du Commerce extérieur Christine Lagarde a assuré qu'il
n'y avait pas de "crise financière majeure à craindre".
Une mobilisation qui n'a pas pleinement rassuré les investisseurs,
même si la Bourse de New York était dans le vert (lire
encadré).
agences/ruc/ant
PAROLE D'EXPERTS: PAS DE KRACH GENERALISE
Pour François-Xavier Chauchat, chef économiste de la société de
Bourse parisienne CA Cheuvreux, les turbulences sont surtout dues à
des prises de profits après des hausses spectaculaires de certains
placements vedettes. Il ne faut pas craindre selon lui un krach
généralisé, l'environnement économique restant bon.
"Les parties de la cote qui avaient fait le plus monter les
marchés actions ces derniers mois comme les marchés émergents, les
valeurs cycliques au sens très large (nldr: secteurs dont
l'activité est très sensible à l'évolution de la croissance), et
les petites valeurs, étaient très vulnérables à des prises de
profits, et c'est ce qui se passe ce moment", a-t-il confié à
l'AFP.
Même constat pour Dominic Rossi, spécialiste des marchés au sein
de la société de gestion britannique Threadneedle, pour qui "les
chutes ne sont pas liées à des événements économiques".
"Les frayeurs des investisseurs en Chine ne vont rien changer aux
conditions économiques (mondiales)" et "le contexte macroéconomique
reste favorable" aux marchés boursiers, a-t-il estimé
mercredi.
Le Premier ministre chinois a lui-même appelé mercredi les
investisseurs à ne pas céder à la panique.
"Je pense que ce mini-krach sera vite terminé", a prédit de son
côté Najeeb Jarhom, économiste chez Fraser Securities à Singapour,
qui s'attend à un rebond général des marchés lorsque les prix des
actions seront suffisamment bas pour déclencher une chasse aux
bonnes affaires.
Le SMI en recul
La Bourse suisse a terminé en recul mercredi, mais l'ampleur de la baisse était moindre que la veille où elle avait chuté de 3,40%.
A la clôture, l'indice SMI (Swiss Market Index) de ses 26 valeurs vedettes perdait 1,35% ou 120,10 points à 8789,70 points.
Les investisseurs pas vraiment rassurés
En Europe, les principaux marchés ont terminé sur un nouveau repli, Londres perdant 1,82%, Paris 1,29% et Francfort 1,53%. Zurich a cédé 1,35%, Madrid 1,11%, Stockholm 2,13% et Moscou 2,52%.
En Asie, Tokyo, deuxième Bourse mondiale, a terminé sur une chute de 2,85%, Hong Kong de 2,46%, Séoul de 2,56%, Sydney de 2,69% et Manille de près de 8%. La Bourse de Bombay, qui avait connu une dégringolade sévère au printemps 2006, a perdu 4,01% et est tombée à son plus bas niveau depuis deux mois. Singapour a cédé 3,72%, Bangkok 1%.
En revanche, la Bourse de Shanghaï, qui avait subi mardi sa plus lourde chute depuis 1996 (-8,84%), est repartie à la hausse pour clôturer sur une progression de 3,94%. Certains investisseurs ont en effet profité de la chute des cours pour rafler des actions chinoises à bas prix.