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Le coronavirus force plusieurs entreprises à renoncer au dividende

Les prêts aux petites entreprises ont augmenté en Suisse l'an dernier. [Keystone - Martin Rütschi]
Le coronavirus force plusieurs entreprises à renoncer au dividende - [Keystone - Martin Rütschi]
Environ une société sur dix cotée sur l'indice SPI de la Bourse suisse, soit 23 sur 214, a décidé de renoncer au versement d'un dividende pour l'exercice 2019. Cette décision s'explique souvent par la volonté de préserver des liquidités face à la grande incertitude qui règne.

Il faut ajouter à ce chiffre une cinquantaine de sociétés qui n'avaient pas versé de dividendes l'année dernière ou ne le font pas habituellement.

Parmi elles figurent notamment le spécialiste des hôtels et cliniques de luxe Aevis Victoria, le logisticien Kühne+Nagel, le groupe de boutiques hors taxe Dufry, l'exploitant de kiosques Valora ou encore la société de publicité en extérieur APG/SGA.

Comparaison européenne

En Suisse, la proportion d'entreprises qui ne verseront pas de dividende reste toutefois faible en comparaison européenne. Ainsi, environ un quart des 600 sociétés cotées sur l'indice boursier Euro Stoxx ont renoncé à rétribuer leurs actionnaires.

Parmi les banques européennes, deux tiers ont suspendu leur dividende, suivant ainsi l'indication de la Banque centrale européenne. En Suisse, malgré la recommandation de la BNS et de la Finma de bien réfléchir si la rémunération des actionnaires est appropriée, les banques UBS, Credit Suisse ou encore Julius Bär ont notamment prévu le versement de dividendes, voire l'ont déjà fait, telle la Banque cantonale des Grisons.

Dividendes versés malgré le chômage partiel

Certaines entreprises ont essuyé les critiques des politiques alors qu'elles rétribuaient leurs actionnaires tout en mettant en place le chômage partiel, à l'instar de Georg Fischer, Adecco ou encore TX Group (ex-Tamedia). Un groupe de conseillers aux Etats s'en est récemment ému.

Mercredi, par 19 voix contre 5, la commission de la sécurité sociale du National a exigé une réglementation contraignante à ce sujet. Selon elle, les entreprises qui perçoivent des indemnités de chômage partiel à cause du Covid-19 ne doivent pas avoir le droit de verser des dividendes.

A l'instar de son homologue du Conseil des États, la commission avait écrit au Conseil fédéral pour lui recommander d’interdire ces versements. Cette recommandation étant restée lettre morte, elle a décidé de déposer une motion. Plusieurs de ses membres ont fait valoir que la Confédération avait déjà débloqué 6 milliards de francs à fonds perdu pour permettre à l'assurance-chômage de supporter la hausse massive des indemnités pour réduction de l’horaire de travail.

ats/gma

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