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Swissair: Schmidheiny défend la stratégie

T.Schmidheiny a défendu les prises de participations de Swissair
T.Schmidheiny a défendu les prises de participations de Swissair
Au troisième jour du procès Swissair, Thomas Schmidheiny a défendu les décisions du conseil d'administration et la stratégie du «chasseur». Rien ne présageait la faillite, a estimé l'industriel alémanique devant un large public.

Premier à accepter de s'exprimer depuis le début du procès mené
par le Tribunal de district de Bülach (ZH), Andreas Schmidheiny, 61
ans, s'est longuement expliqué sur la stratégie dite du
«chasseur».

Non à l'EEE

Celle-ci se basait sur l'achat de participations minoritaires
dans des compagnies, après le non des Suisses à l'Espace économique
européen, qui a isolé Swissair.



Le conseil d'administration, dont Andreas Schmidheiny a fait
partie de 1980 à 2001, n'a pas pris ses décisions à la légère et a
longuement discuté de cette stratégie. Les propositions du patron
de SAirGroup Philippe Bruggisser pour le rachat de participations
dans des compagnies aériennes ont été examinées.



Certains projets, comme l'achat de Alitalia, Turkish Airlines ou
China Eastern, ont été rejetés, a-t-il remarqué. En 1998, Swissair
affichait encore de bons résultats, a poursuivi Andreas
Schmidheiny. Les difficultés sont arrivées par la suite. Et si la
stratégie du chasseur a été poursuivie après l'an 2000, c'est parce
que SAirGroup était déjà allé très loin dans ce sens.

La confiance régnait

Parallèlement, SAirGroup disposait de sécurités. En cas
d'urgence, le groupe aérien pouvait céder ses sociétés rentables
Nuance et Gate Gourmet. Leur vente, qui était en négociation à
mi-2000, aurait permis de mobiliser 3 milliards de francs. Personne
ne pense à assainir son entreprise dans un tel contexte, a dit
Andreas Schmidheiny.



Pour la première fois depuis le début du procès, le président du
tribunal Andreas Fischer ne pose pas ses questions dans le vide.
Andreas Schmidheiny est accusé de gestion déloyale et de diminution
de l'actif au préjudice des créanciers comme les autres membres du
conseil d'administration. Il se considère non coupable et a refusé
de répondre aux avocats des plaignants.



ats/ruc

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Vreni Spoerry muette

Le matin, l'ancienne conseillère aux Etats (PRD/ZH) Vreni Spoerry, 68 ans, membre du conseil d'administration de SAirGroup de 1988 à 2001, a par contre choisi le silence.

Dans une déclaration, elle a expliqué craindre que ses propos ne soient utilisés contre elle lors du procès civil à venir.

Les quatre autres anciens administrateurs à l'avoir précédée ont appliqué la même tactique.

Foule à Bülach

Les déclarations du milliardaire, qui avait déjà annoncé aux médias qu'il répondrait aux juges, ont attiré la foule.

La halle communale de Bülach, qui peut accueillir 400 personnes, était aux trois quarts remplie.

La rangée des avocats des autres accusés et des plaignants également.