Au total, plus de 3500 restaurateurs, hébergeurs, remontées mécaniques et autres prestataires d'activités touristiques de l’ensemble du pays ont participé à l'étude publiée vendredi. Et le constat est unanime: si le mois de mars a été difficile, la situation a empiré en avril et le scénario sera identique en mai.
Chiffre d'affaires réduit à néant
Les restaurateurs s'attendent à un recul de leur chiffre d’affaires de 95% environ sur les mois d'avril et de mai. Des baisses tout aussi massives sont prévues par les hôteliers. Et la fonte des recettes envisagée en juin atteint 70% environ. L'hôtellerie prévoit ainsi un taux de remplissage de 9% en mai. Lors des mois d'été, ce taux ne devrait pas dépasser les 20-24%. Conséquence, près d’un restaurateur et d’un hôtelier sur quatre redoutent de mettre la clé sous la porte. Quelque 3200 établissements sont menacés et 30'000 travailleurs pourraient perdre leur place.
Le Tessin et les régions de Genève et Vaud figurent parmi les plus touchés. Le tourisme d’affaires et urbain s’est en effet totalement effondré, plus encore que pour les régions de vacances traditionnelles, comme le Valais ou les Grisons.
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Légère éclaircie en juillet et août
Quelques signes encourageants sont enregistrés: les réservations pour juillet et août dans la parahôtellerie atteignent 40% à ce jour.
Cette étude a été réalisée avant les annonces d’assouplissement du Conseil fédéral. Des décisions positives selon le professeur de la HES-SO Valais Roland Schegg, auteur de l'étude. Mais les perspectives pour l’été demeurent selon lui assez sombres en l'absence de touristes étrangers.
Et il reste beaucoup d’incertitudes. Le risque d'annulations reste grand et les professionnels s'interrogent sur la manière de mettre en place les mesures sanitaires qui vont générer de nouveaux coûts.
Pas de soutien spécifique
Pour l’heure aucun soutien spécifique n’a été promis par la Confédération pour cette branche. Suisse Tourisme demande 40 millions et le canton du Valais a adressé une requête pour un fonds d'aide.
De leur côté, les différentes organisations professionnelles du tourisme exigent du Conseil fédéral et du Parlement une planification claire, pas uniquement pour les restaurants. Elles réclament aussi un programme conjoncturel et un programme d’impulsion pour redonner confiance à la population et aux potentiels vacanciers.
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Julie Rausis