Ces suppressions d'emplois ont pour objectif de réduire les
coûts, a indiqué Pfizer, qui emploie quelque 100'000 personnes dans
le monde. En Europe, le groupe va réduire ses effectifs de 20 %. On
ne sait pas encore si les 260 collaborateurs suisses seront
touchés.
L'usine de Feucht, près de Nüremberg, sera vendue avec ses 400
collaborateurs. Le centre de recherche d'Amboise (France) sera
fermé. Aux Etats-Unis, plusieurs sites de production et deux
centres de recherche seront supprimés.
Bénéfice quadruplé
Le groupe new-yorkais a réalisé au dernier trimestre un bénéfice
de 9,45 milliards de dollars (11,8 milliards de francs), soit 1,32
dollar par action, contre 2,73 milliards (37 cents) un an plus
tôt.
Cette hausse marquée du bénéfice s'explique par la cession de ses
produits d'automédication et de sa parapharmacie pour 16,6
milliards de dollars à Johnson & Johnson. Sans le produit de
cette vente et d'autres éléments exceptionnels, le résultat par
action ressort à 43 cents.
Chiffre d'affaires stable
Le chiffre d'affaires de Pfizer s'est établi à 12,603 milliards
de dollars, dont 11,7 milliards dans la pharmacie. Ce chiffre est
pratiquement stable du fait de la chute des ventes de
l'antibiotique Zithromax (- 73 % à 109 millions de dollars) et de
l'antidépresseur Zoloft (- 79 % à 166 millions).
Les ventes de l'anti-cholestérol Lipitor, le médicament le plus
vendu au monde, ont diminué de 1 % à 3,34 milliards de dollars. Ce
résultat est imputable en partie à la concurrence des versions
génériques moins onéreuses du Zocor de Merck.
Le traitement contre l'impuissance Viagra a enregistré des ventes
de 450 millions de dollars, soit un gain de 5 %, et le chiffre
d'affaires de l'anti-allergénique Zyrtec a bondi de 14 % à 374
millions de dollars.
agences/jab
Nombreux revers depuis le Viagra
Avec ces réductions d'effectif, Pfister entend réaliser des économies de deux milliards de dollars (1,55 milliard d'euros) par an.
Déjà frappé par plusieurs pertes d'exclusivité sur certaines molécules au profit des médicaments génériques, le laboratoire a subi un nouveau revers en novembre dernier.
Le groupe avait alors annoncé la fin du développement de son nouveau médicament contre le cholestérol, le Torcetrapib, en raison des complications, dont certaines mortelles, constatées chez les patients.
Pfizer n'a plus lancé de nouveau médicament à gros succès sur le marché depuis le Viagra en 1998.
C'est la deuxième fois en deux ans que le groupe annonce un vaste plan d'économie. Un analyste estime que Pfizer devrait laisser 41% de ses ventes dans l'affrontement avec les génériques entre 2010 et 2012.