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Génériques: le bras de fer Inde-Novartis

Les génériques, 10 à 15 fois moins chers que les originaux
Les génériques, 10 à 15 fois moins chers que les originaux
Le procès du groupe pharmaceutique bâlois Novartis contre l'Etat indien s'est ouvert lundi à Madras. Selon plusieurs ONG, le sort des médicaments génériques dans ce sous-continent en voie de développement est en jeu.

Novartis a déposé en Inde une demande de brevet pour son
médicament contre le cancer, le Glivec, depuis cinq ans. Il dispose
déjà du brevet dans près de 40 pays, a dit un porte-parole à l'ATS.
Mais l'Inde le lui refuse, jugeant que ce médicament est une
nouvelle formulation d'un produit existant.

Avenir des génériques en jeu

Avec ce refus, affirment Médecins sans frontières (MSF) et
Oxfam, la production de la version générique du médicament peut se
poursuivre, ce qui risque de ne plus être le cas si Novartis
emporte le procès.



Si le géant bâlois gagne, d'autres médicaments essentiels pourront
se voir accorder un brevet en Inde, ce qui réduira la production
des médicaments génériques dans ce pays, estime MSF. Plus de 10'000
demandes de brevets sont en attente en Inde, avait relevé
l'organisation devant la presse fin décembre.



Encore lundi, MSF faisait paraître une page entière d'annonce dans
«Le Temps» pour demander à Novartis de renoncer à son action en
justice, et relancer sa pétition sous le slogan «Les patients avant
les brevets!».

Protection du brevet

Le groupe pharmaceutique dément fermement cette vision des
choses, affirmant qu'il s'agit d'un problème de protection de
brevet, et non d'accès au médicament. Novartis assure fournir
gratuitement le Glivec à plus de 6800 patients, soit 99 % de ceux
qui en ont besoin, alors que le médicament n'est fourni ni par le
gouvernement indien, ni par les laboratoires de génériques.



«Nous voulons obtenir plus de clarté sur le nouveau droit indien
des brevets», explique le porte-parole de Novartis. Comme membre de
l'OMC, l'Inde s'est engagée à fixer des standards minimaux, que le
géant pharmaceutique cherche à faire définir par le biais de son
action en justice. La procédure peut durer des semaines, voire des
mois.



ats/ruc

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Treize fois moins cher

Pour le cas du Glivec, la version générique est disponible à moins de 200 dollars par mois, selon MSF.

La version originale coûte 2600 dollars (3260 francs) par mois.

Ce montant représente quatre à cinq fois le revenu annuel moyen en Inde.

Percée des génériques en Suisse

Entre 2003 et 2006, le marché suisse des génériques a plus que doublé pour atteindre un chiffre d'affaires de 381,2 millions de francs.

La part de ces médicaments sur le marché où ils peuvent être lancés grimpe à 32,7%, contre 19,6% fin 2005. Sur l'ensemble du marché, ils représentaient 11,6% fin 2006.

Parallèlement, les recettes qui proviennent des préparations originales concurrencées par les génériques ont diminué de moitié (47,8%).

Près des deux tiers du marché pharmaceutique suisse n'est pas touché par la concurrence des génériques.