Le groupe franco-néerlandais, implicitement préféré par le
patron d'Alitalia Maurizio Prato, propose un échange d'actions
permettant à l'italienne d'entrer de plein droit dans la holding
avec Air France et KLM, selon un communiqué. Il s'agirait d'"une
alliance, pas d'une acquisition", avait précisé samedi à des
journalistes italiens Jean-Cyril Spinetta, président d'Air
France-KLM.
"Notre future Alitalia naîtra de l'intégration avec Air One",
promet de son côté sans plus de précision Carlo Toto, président
d'Air One, qui bénéficie lui du soutien du patronat italien et
d'une partie des responsables politiques et syndicaux du nord de
l'Italie. Air One est un partenaire commercial de l'allemande
Lufthansa, grande rivale d'Air France KLM en Europe, et qui avait
un temps envisagé de faire une offre sur Alitalia.
Pas de prix articulé
Aucune des deux compagnies ne détaillent le prix qu'elles
proposent et qui serait, selon les rumeurs, nettement inférieur à
la capitalisation d'Alitalia. Selon des informations de presse, Air
France offrirait 35 à 38 centimes d'euros par titre et Air One
moins de 10 centimes. Les deux candidats veulent tout deux procéder
à une augmentation de capital pour la compagnie qui perd un million
d'euros par jour et pour laquelle l'Etat italien, actionnaire à
49,9%, cherche depuis un an un repreneur.
A propos de l'épineuse question des emplois, Air France-KLM promet
que son plan "n'entraînera pas d'autres réductions d'effectifs que
celles déjà prévues dans le plan actuel d'Alitalia". Samedi,
Jean-Cyril Spinetta avait déclaré que ces réductions pourraient
être limitées "à 1000, maximum 1500 postes et dépendaient aussi de
l'avenir de la filiale (à bas coûts) d'Alitalia Volare".
Aux termes du plan d'Air One, 9300 postes seraient maintenus sur
les 10'100 actuels d'Alitalia Fly, la société qui gère le transport
aérien, tandis qu'Az Service, qui rassemble le personnel au sol,
verrait ses effectifs réduits d'un millier de postes.
Flotte à renouveler
Les deux repreneurs potentiels affirment aussi leur volonté de
renouveler la flotte vétuste de la compagnie aérienne. "Ce sera la
première de nos priorités", écrit Air France-KLM, qui prévoit de
remplacer entièrement les flottes de MD 80 court et moyen-courriers
et de Boeing 767 long-courriers.
Air One veut investir 4,3 milliards d'euros pour remplacer, selon
les termes de Carlo Toto, de "vieux avions, ayant des coûts
d'entretien et de carburant décidément trop élevés"."Le point fort
de notre proposition, ce sont les avions. Nous prévoyons d'en
renouveler 130, à raison de 26 nouveaux avions par an",
explique-t-il.
Reste à savoir si le conseil d'administration d'Alitalia
parviendra à faire son choix mardi puisque le chef du gouvernement
italien Romano Prodi a récemment indiqué qu'aucune date-limite
légale n'était prévue pour la vente.
afp/cab
Perte d'un million d'euros par jour
Le conseil d'administration d'Alitalia doit se réunir mardi pour annoncer son choix du repreneur.
Les principaux candidats sont la compagnie franco-néerlandaise Air France-KLM et le transporteur italien Air One.
Alitalia, dont le gouvernement italien possède 49,9% du capital, est confrontée à de lourdes pertes.
Alitalia perd 1 million d'euros par jour.
La compagnie a prévenu qu'elle devrait céder des actifs non stratégiques afin de pouvoir se maintenir en vie plus de 12 mois.
Selon la presse italienne, Air France-KLM supprimerait 2700 postes et clouerait au sol 30 à 35 avions.
Le plan d'Air One comporterait pour sa part 2500 réductions de postes.
Aucun de ces chiffres n'est confirmé par les intéressés.