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Le chômage à un niveau plus atteint depuis 2017, à cause du Covid-19

Le taux de chômage a bondi à 3,3% au mois d'avril. Delphine Gianora analyse l'ampleur des dégâts sur les emplois
Le taux de chômage a bondi à 3,3% au mois d'avril. Delphine Gianora analyse l'ampleur des dégâts sur les emplois / 12h45 / 1 min. / le 7 mai 2020
Le taux de chômage en Suisse a nettement progressé en avril, passant en un mois de 2,9% à 3,3%, alors que la pandémie de coronavirus pèse lourdement sur l'économie. Ce niveau n'avait plus été atteint depuis mars 2017.

En chiffres absolus, le nombre de personnes sans emploi a bondi de 43% sur un an ou 46'115 personnes à 153'413, a indiqué jeudi le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

Le taux de chômage pendant le mois sous revue est ressorti dans le bas de la fourchette des prévisions. Les économistes s'attendaient à un taux entre 3,2% et 3,9%.

Progression partout dans le pays

La progression a été plus ou moins homogène au niveau démographique et géographique. Le nombre de sans-emploi a ainsi augmenté de 0,3 point de pourcentage à 2,8% dans la partie alémanique du pays et de 0,5 point à 4,5% en Suisse romande et au Tessin. La progression a atteint 0,3 point à 2,4% chez les Suisses et 0,6 point à 5,8% chez les étrangers.

Sans surprise, ce sont les cantons de montagne, où le secteur du tourisme est à l'arrêt, qui sont le plus touchés. Les Grisons ont vu leur taux de chômage bondir en un mois de 1,4 point à 3,4% et le Valais de 0,8 point à 4,5%.

Genève et Vaud ont enregistré une hausse de 0,5 point à respectivement 5% et 4,9%, les taux de chômage les plus élevés du pays. A l'inverse, Appenzell Rhodes-Intérieures (1,3%) affiche le plus faible niveau. Pour les autres cantons romands, Neuchâtel affiche un taux de 4,5% (+0,4), le Jura 4,4% (+0,3), Fribourg 3,4% (+0,3) et Berne 2,5% (+0,3).

Au-dessus de 4% d'ici la fin de l'année?

D'ici la fin de l'année, le taux de chômage pourrait monter au-dessus de 4%, avec des pics à 5% ou plus de 200'000 personnes sur certains mois, a averti le chef de la direction du travail auprès du Seco, Boris Zürcher, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Pratiquement aucune société ne procède à des embauches, les entreprises ayant gelé leurs projets à ce niveau. Les firmes ayant fait appel au chômage partiel n'ont d'ailleurs pas le droit de recruter.

Actuellement, 1,92 million de personnes ont été enregistrées pour le chômage partiel, soit 37% des salariés du pays, principalement dans la restauration (76%), la construction (52%) et l'industrie (48%).

Les coûts liés au chômage sont très élevés et estimés actuellement par M. Zürcher à environ 20 milliards de francs sur l'ensemble de l'année, contre 6 à 7 milliards en temps normal.

>> L'interview de Boris Zürcher dans le 12h30 :

Boris Zürcher du SECO (ici en 2013) est venu expliquer à Bruxelles les solutions suisses. [Keystone - Peter Schneider]Keystone - Peter Schneider
Deux millions de personnes au chômage partiel, quels enjeux? Interview de Boris Zürcher / Le 12h30 / 4 min. / le 7 mai 2020

boi avec ats

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Les caisses de l'assurance chômage bientôt vides

Avec près de 2 millions de travailleurs au chômage partiel actuellement, soit un tiers des actifs du pays, la santé financière de la caisse d'assurance chômage se détériore rapidement. Et ses caisses seront vides cet été, révèle jeudi le Tages-Anzeiger jeudi. Et les 6 milliards injectés par le Parlement pour couvrir les coûts du chômage partiel ne suffiront de loin pas.

Toujours selon le quotidien alémanique, un plan de sauvetage serait en cours d'élaboration. Le Secrétarait d'Etat à l'économie plancherait sur un plan de renflouement à hauteur de 15 voire 20 milliards de francs. Il pourrait être soumis au Parlement le mois prochain.

Le ministre des Finances Ueli Maurer a précisé au Parlement en début de semaine que l'assurance chômage pourrait avoir besoin de 15 à 38 milliards de francs supplémentaires cette année. Le gouvernement veut éviter un surendettement du fonds de l'assurance chômage. Aussi parce que cela aurait pour effet d'augmenter le taux de cotisation.