Modifié

L'UBS se défend des accusations de Corti

Marcel Ospel, patron d'UBS, et Mario Corti à l'époque du grounding
Marcel Ospel, patron d'UBS, et Mario Corti à l'époque du grounding
L'UBS répond aux accusations lancées par le dernier patron de SAirGroup Mario Corti lors du procès Swissair. Dans un dossier remis aux médias, la banque dénonce un retard de «plusieurs mois» dans la restructuration du groupe aérien.

L'ex-président et directeur de SAirGroup a désigné au cours du
procès à Bülach (ZH) les grandes banques, et surtout l'UBS, comme
responsables de la chute de Swissair. Pour lui, l'UBS a voulu le
grounding et provoqué le sursis concordataire.

Mauvais timing

Dans le document remis mercredi à plusieurs médias, l'UBS
contre-attaque. Pour elle, Mario Corti a raté le bon moment pour
engager la restructuration du groupe.



«Si on avait eu la volonté et le courage d'engager un véritable
assainissement dans les temps, on aurait vraisemblablement sauvé
une partie de Swissair», peut-on lire.



Dès l'entrée en fonction de Mario Corti en mars 2001, il a été
difficile d'établir un dialogue constructif entre l'UBS et
SAirGroup. A fin mars, la banque a donné au patron du groupe un
document estimant que la dette valait trois milliards de plus que
la valeur de l'entreprise, ce que Mario Corti a rejeté.



La banque estime aussi ne pas avoir empiré la situation du groupe
en dissolvant le cash pool, a indiqué à l'ATS un porte-parole. Ce
système servait à gérer les liquidités de SAirGroup. Pour Mario
Corti, en revanche, l'arrêt de ce système a étranglé le groupe.

Variante mauvaise

Au Tribunal de Bülach, le dernier patron de SAirGroup a aussi
critiqué le plan Phoenix, prévoyant une reprise par Crossair des
activités de Swissair. Pour lui, cette variante, la plus mauvaise
qui soit, a été imposée par l'UBS.



Dans son document, la banque explique qu'elle a entendu parler de
ce concept le 29 septembre seulement lors d'une séance de crise. Et
qu'alors qu'elle voulait avoir des précisions sur une seconde
variante, Mario Corti l'a arrêtée pour privilégier le plan
Phoenix.



ats/ruc

Publié Modifié

Le point sur les débats

Au 12e jour du procès Swissair jeudi, l'ex-secrétaire générale de SAirGroup et un consultant externe ont nié avoir avantagé certains créanciers au détriment d'autres.

Karin Anderegg, secrétaire générale et cheffe des services juridiques de SAirGroup, a autorisé un virement de 200 000 francs au cabinet d'avocat Bär & Karrer le 3 octobre 2001, soit au lendemain du grounding de Swissair.

Le Ministère public estime que ce remboursement consistait à garantir des honoraires impayés, alors que la situation ne permettait pas de les rembourser.

Pour Karin Anderegg, «il s'agissait d'un accompte pour des prestations à venir dont nous avions absolument besoin», sachant que le sursis concordataire allait tomber et que le SAirGroup ne pouvait pas attendre la nomination d'un nouvel administrateur.

Le consultant du cabinet d'avocat, Andreas Länzlinger, a pour sa part comparu pour avoir mis la pression pour que ce paiement soit effectué au détriment des autres créanciers.

Il a confirmé avoir convenu avec la secrétaire générale de ne poursuivre son mandat que sur versement d'un acompte.

Personne ne savait ce qui allait se passer et le sursis concordataire était du domaine de la spéculation, a-t-il dit.