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Le coronavirus modifie les habitudes d'achats entre la Suisse et la France

Une maraichere montre un legume a une cliente, ce samedi 21 mars 2020 a Puplinge pres de Geneve. En Suisse, l'interdiction des marches alimentaires en plein air touche directement les agriculteurs. Pour compenser, les maraichers trouver d'autres solutions pour vendre leurs produits, dont la vente directe a la ferme. (KEYSTONE/Martial Trezzini) [KEYSTONE - Martial Trezzini]
La fermeture des frontières dope les achats de nourriture en Suisse / Le Journal horaire / 1 min. / le 8 mai 2020
La fermeture des frontières dope les ventes de produits locaux en Suisse romande, selon une enquête de la RTS. Et certains commerces français ont vu leur chiffre d'affaires drastiquement reculer depuis l'arrêt du tourisme d'achat.

A l'inverse, plusieurs producteurs romands ont remarqué une augmentation de leurs ventes jusqu'à près de 30%. Ces derniers peuvent-ils espérer garder ces nouveaux clients, une fois les frontières rouvertes? En partie, selon Nicolas Inglard, directeur d'Imadeo, société d'études pour le commerce, interrogé dans La Matinale: "Les gens ont pris de nouvelles habitudes. Nous avons interrogé les consommateurs en Suisse, et certains vont garder leurs nouvelles habitudes d'achats de proximité. Mais il y a aussi ceux qui ne pourront pas, pour des raisons purement économiques, et qui vont retourner faire des achats à l'étranger".

>> Ecouter Nicolas Inglard dans le journal de 6h30 :

L'absence des clients suisses s'est bien fait sentir en France voisine. [AFP - Elyxandro Cegarra]AFP - Elyxandro Cegarra
Les ventes de produits locaux ont été dopées par la fermeture des frontières. / La Matinale / 1 min. / le 8 mai 2020

Confirmation des producteurs

Les ventes de denrées alimentaires ont augmenté durant cette période de semi-confinement. Et plusieurs producteurs suisses confirment que des produits locaux profitent de la fermeture des frontières et de l'impossibilité de se rendre dans les supermarchés français.

C'est le cas par exemple de Champidistribution, une entreprise qui produit des champignons de Paris pour des supermarchés romands. Si son directeur, Cédric Stadler, n'a pas constaté d'augmentation en Valais, il signale une hausse des ventes de 25 à 30% dans le canton de Genève. Un constat partagé par l'Union maraîchère de Genève. Les détaillants, eux, ne sont pas très loquaces. Coop confirme seulement la tendance, mais sans donner de chiffres.

Absence bien remarquée en France

Du côté français, en revanche, les commerçants ont bien remarqué l'absence des Suisses. La fermeture de la frontière a eu un impact significatif à Divonne ou Ferney-Voltaire, reconnaît Philippe Lefaure, directeur du groupe Provencia, qui exploite plusieurs magasins Carrefour: "On a compensé en partie la baisse par des gens qui ne vont plus au restaurant ou qui doivent nourrir leurs enfants tous les midis, mais ça n'a pas compensé totalement".

Cédric Stadler, de Champidistribution, envisage de pouvoir garder peut-être un petit pourcentage de la progression après la réouverture des frontières, mais il craint que les habitudes reprennent comme avant après quelques semaines.

Quoi qu'il en soit, ce coup de pouce temporaire restera une maigre consolation pour ces producteurs qui ont perdu leurs clients professionnels - les cantines, les restaurants - pendant près de deux mois.

Sandrine Hochstrasser

Adaptation web: Jean-Philippe Rutz

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Marchés alimentaires et agricoles secoués par la pandémie

L’absence soudaine de la demande habituelle de la restauration et l’augmentation de la demande du commerce de détail ont marqué les marchés alimentaires et agricoles, résume un rapport spécial de l'Office fédéral de l'agriculture publié vendredi.

Privées des débouchés habituels fournis par la restauration, les ventes de viandes de boeuf et de veau ont subi un effondrement entre les premiers trimestres 2019 et 2020.

Le secteur des fruits et des légumes a aussi chuté de 70%. Mais il s'en est mieux sorti grâce à une forte hausse de la demande dans le commerce de détail, de 10 à 60% selon la catégorie.

Une augmentation du contingent des importations a parfois été nécessaire pour éviter des pénuries.

Il a ainsi fallu augmenter les contingents d'importation des pommes de terre de table (+59,6%) pour couvrir la demande supplémentaire du commerce.

Un nouveau contingent de mille tonnes d'oeufs a aussi été nécessaire. La demande a augmenté de 20 à 25% dans le commerce de détail.

Quant aux besoins de farine dans le commerce de détail, ils ont doublé, mais la disponibilité de céréales panifiables reste bonne.

>> Ecouter aussi Le Point J pour comprendre pourquoi le pain est devenu l'aliment "star" de la période de confineme
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