Le bitcoin est une cryptomonnaie qui utilise des ordinateurs partout dans le monde pour fonctionner. Le système repose sur des "mineurs", soit des personnes qui valident des transactions avec leur ordinateur en accomplissant des calculs mathématiques complexes. Ils investissent de leur argent classique, notamment pour acheter du matériel et payer leur électricité (les machines sont gourmandes en énergie).
Mais depuis lundi soir, ces mineurs reçoivent deux fois moins de bitcoins pour leur travail sur le réseau. C'est ce qu'on nomme le "halving" (réduction de moitié). Pour l'instant, il arrive tous les 4 ans. Lors de la création du système en 2009, le traitement d'un bloc d'opération était payé 50 bitcoins. Désormais, les mineurs touchent 6,25 btc.
Une quantité définie de bitcoins
Pourquoi faire un halving? Le créateur du bitcoin Satoshi Nakamoto (sa véritable identité reste un mystère) est parti du constat que les monnaies classiques perdent de leur valeur au fil du temps, car les banques centrales peuvent créer de la monnaie à leur guise.
Il a donc décidé qu'il ne pourrait jamais y avoir plus de 21 millions de bitcoins (environ 18 millions actuellement) et surtout qu'il sera de plus en dur d'en créer. En diminuant régulièrement la rémunération pour ceux qui participent à son fonctionnement, l'offre en bitcoin est censée diminuer.
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Et les spéculateurs se frottent les mains, car la demande en bitcoin pourrait, elle, encore augmenter. Désormais, la monnaie est sortie de l'univers geek pour être présente dans les applications des nouvelles banques en ligne et sur les sites de trading. L'accès au bitcoin est facilité pour les petits investisseurs en recherche de sensations fortes. Car les bénéfices ou les pertes peuvent être impressionnants.
Entre novembre et décembre 2017, le bitcoin est passé de 4000 $ l'unité à près de 20'000 $. De quoi aiguiser les appétits.
La crise du covid
Cette année, le halving tombe mal. La crise du covid vient tout bouleverser. La monnaie a perdu près de 10% juste avant le halving. Mais Alexis Roussel est confiant. Pour le président du conseil d'administration de la société de négoce de bitcoin bity.com, cette monnaie virtuelle vient de nous montrer sa résistance.
"On voit que le bitcoin continue de fonctionner. L'industrie et la communauté est vivace. Il y a des investissements. Les services se développent. Une crise comme le covid n'a pas été capable d'ébranler le bitcoin. La conviction de ceux qui constatent la robustesse de cette monnaie est encore plus forte."
Et c'est là tout l'enjeu. Quand on parle de monnaie, tout est question de confiance. Aujourd'hui un bitcoin coûte tout de même 8500 francs suisse. Et il faut rappeler que le 11 mars, il avait perdu près de la moitié de sa valeur en une nuit. De quoi refroidir quelques investisseurs.
Pascal Wassmer