Les acheteurs ne semblent pas craindre d'avoir mauvaise
réputation. Dans un contexte de bonne conjoncture, environ 30'000
gros tout-terrain ont été achetées en 2006, en légère hausse par
rapport à 2005, a dit à l'ats Rudolf Blessing, collaborateur chez
Auto Suisse, l'association suisse des importateurs
d'automobiles.
300'000 tout-terrain circulent en Suisse
Les véhicules imposants ne sont pas près de disparaître des
routes. Quelque 300'000 tout-terrain de loisirs (SUV/Sport Utility
Vehicle) circulent actuellement sur sol helvétique, soit 7 à 8% de
l'ensemble des voitures personnelles, selon Rudolf Blessing.
Les acheteurs d'autos ne sont guère impressionnés par la campagne
anti-4x4 lancée en 2005 (lire ci-contre). «Jusqu'à
maintenant, l'argument écologique à l'achat d'une auto est passé
sous la table», confirme Peter de Haan, de l'Institut de recherche
sur les décisions environnementales (IED/Institute for
Environmental Decisions) de l'Ecole polytechnique fédérale de
Zurich (EPFZ).
Le climat importe néanmoins
L'IED a réalisé une étude portant sur 6000 ménages suisses. Les
personnes qui roulent en tout-terrain se distinguent à peine des
autres automobilistes, précise le chercheur. Selon lui, les gens ne
prennent que lentement conscience qu'ils peuvent contribuer à
protéger le climat avec un moteur plus économe. Il y a un fossé
entre la conscience générale du problème et le comportement
individuel.
Reste que «fondamentalement, les gens sont prêts à payer plus pour
un véhicule qui protège l'environnement», estime Peter de Haan. Car
les amateurs de tout-terrain ne sont pas dénués de toute conscience
écologique, note le spécialiste.
ats/hof
La campagne anti-4x4
Les 4x4 se multiplient surtout en ville et suscitent la mauvaise humeur d'autres usagers de la route.
L'initiative «pour des véhicules plus respectueux des personnes» vient d'être lancée à leur encontre.
Visant principalement les gros SUV, elle n'en touche pas moins toutes les catégories d'automobiles, comme les voitures de sport, des limousines, des cabriolets, et même des deux-roues.
Le texte mentionne tous les véhicules «qui émettent des quantités excessives de substances nocives, en particulier de CO2 ou de particules fines».
Les fabricants de 4x4 misent sur l'hybride
Les fabricants eux aussi ont compris que les consommateurs sont prêts à mettre le prix pour un véhicule tenant compte de l'environnement.
Depuis deux ans, Toyota propose en Suisse le 4x4 de la marque de luxe Lexus également en modèle hybride, qui rencontre un vif succès.
Selon le constructeur, plus de 85% des clients ont opté pour la variante économique et ont ainsi payé 75'000 francs au lieu de 67'000 francs pour le modèle de base.
D'autres fabricants désirent introduire un modèle hybride sur le marché suisse d'ici à 2008, notamment VW, Audi et Porsche.
Ils espèrent de la sorte libérer le tout-terrain de sa réputation de gouffre à essence hostile à l'environnement.