Le conseil d'administration d'EADS, dont actionnaires français
et allemands détiennent respectivement 22,5% du capital, a
finalement donné "à l'unanimité" son feu vert au plan de
restructuration de sa filiale Airbus, a annoncé le groupe
d'aéronautique et de défense dans un communiqué.
Le plan, dont on ne connaît pas encore les modalités, sera
présenté aux représentants des salariés dès mercredi. "Ce projet
sera discuté avec le Comité d'entreprise européen d'Airbus le 28
février 2007 et ensuite avec les représentants du personnel au
niveau national", a précisé EADS.
Nouvelle répartition des tâches
"Power8 permettra à Airbus de faire face au défi de la faiblesse
du dollar, de supporter les coûts financiers relatifs aux retards
de l'A380 et les futurs besoins de financement", ajoute le groupe.
Il a rappelé que le plan de redressement devait "générer 2,1
milliards d'euros de contribution annuelle d'EBIT (résultat
d'exploitation, ndlr) à partir de 2010 et 5 milliards d'euros de
trésorerie cumulée de 2007 à 2010".
Selon le magazine allemand Focus paru lundi, Airbus aurait décidé
de céder totalement ou partiellement ses usines de Saint-Nazaire et
Meaulte en France, et de Nordenham et Varel en Allemagne, dans un
souci de sous-traiter des activités ne faisant pas partie de son
cœur de métier.
Concernant la répartition des tâches, l'assemblage final de l'A350
à Toulouse serait acquis, tandis que la prochaine génération de
monocouloirs A320 reviendrait au site allemand de Hambourg, selon
des sources concordantes.
"Le début des problèmes"
Le coprésident (FO) du comité d'entreprise européen Airbus,
Jean-François Knepper, a estimé lundi que l'approbation du plan
représentait "la fin du tunnel mais le début des problèmes". Il a
précisé que le Comité d'entreprise européen se réunirait mercredi à
Toulouse (sud-ouest).
afp /ant
Bonne nouvelle pour Airbus
Ce déblocage constitue une bonne nouvelle pour Airbus, qui doit gérer de front les délais de livraison de son avion géant, le lancement industriel du long-courrier A350 et la hausse des cadences de production de ses moyen-courriers A320, dans un contexte de farouche concurrence avec son rival américain Boeing.
L'annonce de "Power8", prévue le 20 février, avait été repoussée à la dernière minute, faute d'accord entre Français et Allemands, notamment sur les efforts à consentir et la répartition industrielle du programme de l'A350, auquel l'Allemagne redoutait de ne pas être suffisamment associée.
Tensions franco-allemandes
Ce contretemps avait avivé les tensions entre la France et l'Allemagne. Lors d'une rencontre vendredi en Allemagne, la chancelière Angela Merkel et le président Jacques Chirac avaient tous deux appelé à un règlement "équitable" de la crise d'Airbus, pour éviter d'envenimer les relations entre les deux pays.
Le Premier ministre Dominique de Villepin avait confirmé le 20 février le chiffre de 10'000 suppressions de postes envisagées dans le groupe qui emploie quelque 56'000 personnes, dont 22'000 en France et près de 21'000 en Allemagne.