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Les cantons romands inégaux dans la baisse des places d'apprentissage

Les contrats d'apprentissage sont en net recul, eux aussi victimes de la crise sanitaire et économique.
Les contrats d'apprentissage sont en net recul, eux aussi victimes de la crise sanitaire et économique. / 19h30 / 2 min. / le 22 mai 2020
Conséquence de la crise du coronavirus, les contrats d'apprentissage sont en net recul. Si la Suisse alémanique est relativement épargnée, la situation est plus contrastée en Suisse romande.

Selon l'enquête de la RTS, le nombre de contrats conclus jusqu'ici est stable par rapport à l’an passé dans les cantons de Neuchâtel, du Jura, de Berne et en Valais. Fribourg enregistre une baisse de 13%.  En revanche, sur l’arc lémanique, la baisse est conséquente: elle est de 25% dans le canton de Vaud et de 42% à Genève.

L'évolution des contrats d'apprentissage conclus par rapport à 2019 au 20 mai 2020 (30 avril pour Berne). [RTS]
L'évolution des contrats d'apprentissage conclus par rapport à 2019 au 20 mai 2020 (30 avril pour Berne). [RTS]

"Les cantons qui ont été le moins touchés pour l'instant sont des plus petits cantons, où les gens se connaissent peut-être mieux. Il y a un meilleur réseau social, les parents connaissent souvent un maître d’apprentissage, ce qui fait que les contacts se déroulent relativement bien. Si on prend le cas de Genève, il y a un tissu économique qui est plus ciblé, au contraire du canton de Fribourg quia  un tissu économique extrêmement varié. Et ce qu'on perd peut-être dans un métier, on peut le gagner dans d’autres", explique Christophe Nydegger, chef du service de la formation professionnelle du canton de Fribourg et membre de la task force fédérale "Perspectives Apprentissage 2020".

Une période peu idéale pour commencer

Les professions qui enregistrent les plus fortes baisses concernent l'hôtellerie, la restauration, le commerce de détail non-alimentaire ou encore la coiffure.

Avec un carnet de commandes en chute libre, Eric Zuccatti, sous-traitant horloger, avait fait une croix sur l’embauche d’un apprenti avant de se raviser. Ses préoccupations n'étaient toutefois pas financières, car un apprenti ça coûte peu.

"Est-ce qu'il est judicieux d'embaucher un jeune qui n'aura finalement pas grand-chose à faire? Le saut de l’école vers l’apprentissage c’est quand même tout un truc. Il faut que le jeune soit mis en confiance. Il faut que ce soit dynamique, qu'il soit attiré dans une équipe où ça bouge. Si c’est pendant une période virale, je ne suis pas sûr que ce soit motivant."

Mesures urgentes

Christophe Nydegger reste positif: "L’économie est en train de reprendre, on peut imaginer que certaines entreprises formatrices vont maintenant lancer leurs stages, vont faire des entretiens et que les contrats vont arriver. Mais évidemment, nous devons surveiller cette situation de très très près."

En Suisse, entre 5000 et 20’000 places d’apprentissage pourraient passer à la trappe ces cinq prochaines années. Afin de limiter la casse, cantons et Confédération prennent des mesures urgentes, comme le versement de primes aux entreprises formatrices.

Julien Guillaume/asch

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